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Jean-Luc Mélenchon ne satisfait pas tout le monde

Publié le 20 juin 2011 par Gauche2gauche

Inédit depuis 1974. Le PCF soutient un candidat qui n’est pas issu de ses rangs pour l’élection présidentielle, en la personne de Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche. Un choix suscitant quelques déceptions.

candidat du Front de gauche pour 2012
C’est sur TF1 qu'il savoure sa victoire. Après un reportage sur l’austérité en Grèce puis un second portant sur les indignés en Espagne, Jean Luc Mélenchon apparaît comme l'homme qui tombe à pic. Interrogé par Claire Chazal, le candidat du Front de gauche pour 2012 propose «de tourner la page» grâce à «une révolution par les urnes».

Celui qui est «l’autre vote à gauche» incarne «l’unité» et «l’implication populaire» à en croire le communiqué du Parti de gauche. « Il est le seul (...) à porter l’ambition de regrouper une majorité pour gouverner la France sur un programme de radicalité concrète,  sociale, écologique et républicaine » poursuit le communiqué.

Les meilleurs scores de M. Mélenchon lors de la consultation des communistes sont enregistrés dans les Alpes de Haute Provence (84,08%), l’Aveyron (84%), en Dordogne (81%), en Pyrénées-Orientales (86%) ou encore dans l’Yonne (87%). Il se situe au delà des 70% dans 35 départements. Avec un score national de 59, 12%, il devance André Chassaigne rassemblant quant à lui 36,82 % des voix et enfin 4,07% pour M. Drang-Tran, sur un total de près de 50 000 votants.

Cependant, il n'est pas parvenu à recueillir la majorité absolue dans vingt-et-un départements. En Haute-Saône, il rassemble à peine 16% des suffrages, tandis que Emmanuel Drang-Tran, qui portait une candidature plus identitaire du PCF, rafle 66%. Ce département lui était largement favorable, habituellement critique à l’égard de la démarche du Front de gauche, mais ne représente que 200 votants. André Chassaigne y est à 18%.

Dans les deux départements tenus par le PCF au conseil général, il n’obtient pas la majorité. Il est battu de peu dans le Val-de-Marne (47%), plus largement dans l’Allier (22%). Pour M. Monet, secrétaire départemental du PCF, c’est l’expression de la position de la conférence départementale : « M. Mélenchon veut rassembler l’autre gauche, tandis que M. Chassaigne veut se positionner au coeur de la gauche, et non pas dans un face-à-face avec le PS. » Selon lui, le rassemblement ne peut être aliéné du contenu : «Il faut des convergences avec toute la gauche. Si le contenu n’a pas vocation à être majoritaire, il n’y a pas d’espoir à porter. On ne peut pas être dans le gauchisme » a-t-il ajouté.

De manière assez logique, M. Chassaigne est donc invaincu en Auvergne avec 76% dans l’Allier pour le député communiste et principal rival de Mélenchon. Il fait également 72% dans le Cantal, mais se trouve battu en Haute-Loire (40% contre 55% pour M. Mélenchon) alors qu’il se hisse à 80% dans le Puy-de-Dôme, dont il est député. Le fief du candidat auvergnat lui reste fidèle, alors que paie pour lui son approche «locale et rurale». Mais l’argument qui a fait mouche est-il son positionnement vis-à-vis du reste de la gauche, c’est-à-dire le Parti socialiste (retrouvez l’entretien sur Témoignage chrétien) ?

Avec cette désignation, le PCF et le Front de gauche veulent s’affirmer dès le premier tour, pour forcer le PS à composer avec lui dans d’éventuelles négociations de gouvernement, voire pour lui reprendre le leadership à gauche. Seulement, si il y a une recomposition de toute la gauche au second tour, elle se fera, dans l’urgence, sans les militants et sympathisants qui auront pris part à la dynamique du Front de gauche. « Le rassemblement doit s’envisager avant », insiste-t-on dans l’Allier, qui n’est pas favorable à l’idée d’une gauche de gauche autonome. « Notre objectif est de battre la droite. Mais avec un contenu, pas des accords de bouts de ficelle entre les deux tours. »

Une autre voix discordante est venue d’un candidat malheureux à la désignation. Éliminé lors de la convention nationale du PCF, André Gérin, député communiste, s’indigne du choix Mélenchon.

Jean-Luc Mélenchon ne satisfait pas tout le monde
« Je ne voterai pas pour Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle en avril 2012 », rétorque-t-il sur son blog. Pour lui, le candidat du Front de gauche veut « négocier un ministère avec Martine Aubry ». Il estime que le Parti communiste fait fausse route depuis 2002, et considère même M. Mélenchon comme « un ennemi juré du Parti communiste français ». Il n’exclut pas de se présenter lui même à la présidentielle. Place du colonel Fabien on estime qu’André Gérin s’est «perdu», notamment après ses propos sur l’immigration.


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