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Convictions Intimes

Publié le 21 juin 2011 par Opinion Sur Rue

Convictions Intimes

La France est un pays d’idées ; une nation de penseurs et de philosophes. Là où tout n’est qu’idée, luxe, calme et volupté. Car qu’il s’agisse de politique, de justice ou de questions sociales, la pensée s’évertue à bâtir un monde juste. Batman, Spiderman, Rama Yade ou Karine Granval… Chacun tente, à sa manière, de se convaincre dans des certitudes parfois préceptuelles que rien ne peut ébranler la pérennité de notre belle société. Par ce que là, l’abstraction se doit la Vérité, le verdict : il est essence – mais trop souvent tâche d’huile.

Cette semaine, injonction était faite aux Convictions Intimes d’ordonner formellement l’appareil judiciaire. Des crimes, des coupables, des faits supposés et un bon paquet de doutes ; à la fin de l’émission, Justice DOIT pourtant être rendue. Et c’est face caméra, sur écran TV ou cinéma, que vont s’enchainer les erreurs d’un système-spectacle, pour produire des happy-ends, pour enfanter des coupables, pour résoudre l’unique question : « qui va payer ? ». Et pour tenir la trame de l’histoire, personne ne sera épargné, pas même au nom de toutes ces années à l’ombre perdues. Perdues pour rien, à part pour donner la pure illusion qu’à chaque crime, la Démocratie peut répondre par le tranchant de sa dague impartiale.

  • Faire plaisir à l’opinion publique en désignant un coupable. Sans quoi, le peuple douterait des capacités de son pays à régir l’ordre commun. Omar Raddad.

Convictions Intimes

  • Un système embourbant, kafkaïen, dont personne ne peut sortir indemne. Alfred Dreyfus.

Convictions Intimes

  • Les dreyfusistes, jamais pervertis par le pathos médiatique imposé – ou de ceux qui doutent de la véracité des jugements.Procès Outreau.

Convictions Intimes

  • Une cour injuste, blessant constamment l’équité en demandant des comptes à des individus souvent incapables de se défendre. Patrick Dils.

Convictions Intimes
Et tant d’autres…

Honni soit qui mal y pense. Après le verdict arbitraire, combien devront être encore réhabilités, acquittés ? Dans ce pays où l’on juge le peuple sans preuves, ce pays où l’on condamne sur un seul – oui, un seul – sentiment d’assurance. Hier, Yvan Colonna a été muré dans la peine maximale, malgré des preuves minimales. La vie d’un préfet de la République n’équivaut pas à la vie d’un homme peut-être non-coupable. Que voulez-vous, les jurés partageaient des convictions intimes. Avant de juger actes et propos, pensez a priori, loin de toute expérience : « Sans preuves, vous ne pouvez pas condamner quelqu’un sur la base de RIEN. »

 

Pour aller plus loin.

Définition d’« accorder le bénéfice du doute » : A défaut de preuves patentes, renoncer à considérer quelqu’un comme coupable.


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