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Trafic :Les pirates ne lâchent pas prise

Publié le 22 juin 2011 par 237online @237online

Écrit par La Nouvelle Expression   

Mercredi, 22 Juin 2011 16:04

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Trafic :Les pirates ne lâchent pas prise
L'industrie de la piraterie est florissante au Cameroun. Les autorités laissent faire. Les artistes eux-mêmes s'organisent pour affronter les pirates. Un combat qui ne produit pas encore de fruits.
Makossa, bikutsi, Rap, zouk, soul, Rnb et autres... Il y en a pour tous les goûts. Personne ne se sentirait dépaysé devant ces étales d'œuvres piratées que l'on retrouve dans les artères de la capitale Yaoundé. A Mvog-Mbi, ils installent leurs marchandises visiblement sans aucune crainte des autorités. Ces vendeurs exposent leurs produits avec, à côté, des appareils électroniques (téléviseur, lecteurs de Cd et de Dvd) qui servent à tester ces produits contrefaits avant achat. Les prix à cet endroit varient entre 500 Fcfa et 1000 Fcfa. Mais si le client sait marchander, il peut s'offrir un Cd à moins de 500 Fcfa.Le réseau de vente des Cd piratés s'élargit de jour en jour. En plus de ceux qui sont installés à des lieux fixes, il y en a d'autres qui sont des marchands ambulants et qui participent fortement à cette extension. Ainsi au quotidien, ces pirates empêchent les artistes de vivre de leur art. « Moi, je préfère acheter les Cd dit piratés, car c'est assez bon marché. Ici je peux m'offrir cinq Cd au prix d'un », affirme une jeune dame rencontrée au lieu dit Mvog-Mbi. Un vendeur ambulant croisé au niveau de la poste centrale de Yaoundé avoue qu'il est bien conscient du tort que ses compères et lui causent aux artistes mais, il ajoute qu'il faut aussi « que nous gagnions notre vie ».

Présentoirs

Les artistes, principaux concernés de ce malheureux phénomène, sont conscients du faible pouvoir d'achat des Camerounais. Aussi multiplient-ils des actions pour l'éradication de ce fléau ou tout au moins pour diminuer l'ampleur qu'il prend au fil des jours.

Ruben Binam Bikoi, coordonnateur national de Culture Mboa, un projet qui a pour but de valoriser l'achat de Cd originaux a pensé à installer des présentoirs dans différentes villes du Cameroun. La seule ville de Yaoundé en compte 27. Ce sont des espèces de caisses où sont disposés des Cd. En outre, le collectif des artistes de culture Mboa, par la voie de leur coordonnateur, a essayé de ramener au plus bas niveau le prix des Cd exposés. À la question de savoir si cette initiative aide dans le combat contre la piraterie, le promoteur affirme que même si l'heure n'est pas encore au bilan, leur extension dans les villes du Cameroun participe effectivement au combat contre la piraterie.

Saisies de Cd

On peut également observer quelques associations d'artistes qui, de temps en temps, procèdent aux saisies par milliers de Cd piratés pour une incinération. Mesure qui ne résout pas toujours le problème ; car dès le lendemain on en voit toujours sur le marché.

S'exprimant sur la question dans les colonnes du quotidien « Le Jour », Odile Ngaska, Pca de la Socam (Société camerounaise de l'art musical) affirme que : « C'est une grande tristesse de voir que le sort de notre musique est abandonné entre les mains de ces personnes peu scrupuleuses. C'est un véritable fléau qui ne concerne pas seulement notre pays. C'est toute une économie qui est mise à mal. Nous ne pouvons pas tolérer cela. Nous allons interpeller les plus hautes autorités de notre Etat, sil le faut, pour qu'elles se mettent en première ligne de cette bataille acharnée que nous allons livrer à ces fossoyeurs. »

Les pirates n'ont donc qu'à bien se tenir. Mais ils ne semblent pas être prêts à baisser les bras...


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