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LA DERNIERE PISTE (Meek's Cutoff) de Kelly Reichardt

Publié le 23 juin 2011 par Celine_diane
LA DERNIERE PISTE (Meek's Cutoff) de Kelly Reichardt
On est en 1845, il y a des chevaux, des cow-boy et des indiens. Le décor de l’Ouest américain est planté. Pourtant, aux colts qui pétaradent et aux courses poursuites dans le désert, Kelly Reichardt (Old Joy, Wendy & Lucy) préfère les silences, le refus net de toute action dramatique, un non - tranché, tranchant- à la péripétie. Avec ses trois familles, cette route perdue, ces plaines arides de l’Oregon, La Dernière Piste prend des allures d’anti-western, parenthèse contemplative, qui suit le cours de la vie, qui n’offre aucune évolution narrative, qui se contente d’être, là, et d'observer. "Ne pas savoir où l’on va ne signifie pas forcément se perdre", déclare un personnage, lecture possible de l’œuvre de Reichardt, qui se balade, capte les bruits, joue d’une esthétique ultra soignée (photographie sublime), et prend son temps. Trop.
Troquant les mots par un mutisme surprenant, le cinémascope pour un format carré- afin d’électriser le non mouvement du film par des éclairs anxiogènes- Reichardt sombre dans l’austérité la plus totale, absolument écrasée par son concept : celui de saisir l’ennui- âpre, palpable, inévitable- sans ennuyer. On en connaît une autre, de cinéaste, qui a voulu- dans un autre genre et sur le même thème- embrasser l’idée à bras le corps : Sofia Coppola et son Somewhere, qui tirait de l’inertie de son héros sa géniale impulsion. Ici, l’intrigue, figée et immobile, plie sous le poids d’une démarche qui apparaît bien plus creuse qu’ambitieuse. Le film en pâtit : tragiquement long, pénible, sans enjeux, il finit par exclure toute interaction avec le spectateur.
LA DERNIERE PISTE (Meek's Cutoff) de Kelly Reichardt

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