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"Guide des plantes de toits végétaux"

Par Marc Chartier

Les urbanistes et les architectes commencent à intégrer les végétaux dans leurs "matériaux" de construction. Sur les murs et les toits ou en cloisons internes, les végétaux - outre leur aspect esthétique - atténuent la pollution, constituent un réel isolant contre les excès de chaleur ou de froid et permettent un meilleur drainage, tout en ne nécessitant qu'un entretien limité. Ils permettent également une intégration de la nature dans la structure même du tissu urbain et protègent des nuisances sonores.
Tel est l'argumentaire développé dans l'ouvrage de Nigel Dunnett et Noël Kingsbury : Toits et murs végétaux, éditions du Rouergue, 2008, 256 pages.
Chez cet éditeur et dans la même ligne éditoriale, le guide de Lucie L. et Edmund C. Snodgrass reprend l'argumentaire (caractéristiques, conception et construction d'un toit végétal...) et y apporte un indispensable complément d'information, plus particulièrement pour le choix des plantes à intégrer dans une composition végétale. La sélection fait place aux plantes adaptées à une large gamme de toits végétaux extensifs, compte tenu de la rusticité des climats, des lieux protégés ou exposés, des endroits ensoleillés ou ombragés. Elle comporte des plantes xérophytes, quelques vivaces herbacées et indigènes, des graminées et des annuelles, mais surtout des succulentes tolérantes à la chaleur et à la sécheresse, notamment les espèces Sedum et Delosperma.
Le guide des végétaux comporte deux grandes catégories : les couvre-sol et les plantes dites "vedettes".
Les couvre-sol sont indispensables à la viabilité à long terme de la composition végétale. Ils stabilisent le substrat et leur qualité couvrante empêche l'apparition des mauvaises herbes. Toutefois, ils sont plutôt en retrait pour leur faible qualité ornementale. D'où l'introduction des plantes "vedettes", aux couleurs plus flatteuses, qui apportent de la texture et de la hauteur à la composition, tout en cachant éventuellement des systèmes techniques peu esthétiques.
L'ouvrage met donc en avant deux critères déterminants dans la conception et la mise en place d'un toit végétal : l'élégance et l'aspect pratique. « Les toits végétaux et autres surfaces végétalisées présentent (...) des avantages esthétiques et pratiques. Ils apportent de la douceur, de la verdure aux alentours et attirent l'attention sur autre chose que sur l'asphalte et toute autre surface imperméable, notamment dans les zones urbaines. Mais la végétation fait plus : elle fournit un habitat pour les oiseaux et les insectes, absorbe le dioxyde de carbone et autres polluants, purifie l'air, produit de l'oxygène et, par évaporation, renvoie l'humidité et la fraîcheur dans l'air. » (pp. 21-22)
Faute de pouvoir, comme le suggérait Alphonse Allais (ou plutôt Henry Monnier), construire les villes à la campagne où l'air est « tellement plus pur », il n'est désormais plus illusoire d'introduire un peu de campagne dans la ville. Les toits végétaux prouvent, en tout cas, qu'il ne s'agit pas d'une simple utopie...

"Guide des plantes de toits végétaux", par Edmund C. Snodgrass et Lucie L. Snodgrass, traduit de l'anglais par Dominique Brochet, éditions du Rouergue, 2008, 202 pages


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