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Transformers 3: la face cachée de la Lune

Publié le 29 juin 2011 par Flow

Transformers 3:

la face cachée de la Lune.

(réalisé par Michael Bay.)

There's not a ghost in the shell.

 

 

Michael Bay. Ce réalisateur que j'adore détester a encore frappé. Pourquoi m'infliger ça? La réponse est simple: fête du cinéma. Si payer plein tarif pour voir de la simple poudre aux yeux est inimaginable, à 4,5 euros ça passe encore. Et comble de la surprise le spectacle est moins calamiteux que prévu. Comme quoi tout fini par arriver!

 

affiche-transformers-3-la-face-cachee-de-la-lune.jpg

C'est malin, les humains ont menti aux gentils autobots et du coup, la Terre est menacée de destruction. En effet les abjects déceptréscons, avec à leur tête le non moins abject Megacon, ont caché des bâtons magiques sur la face cachée de la lune afin de contrôler le monde. Rien que ça.

Pendant ce temps, notre héros américain Shia Labeouf (dont j'ai renoncé à retenir l'épellation exacte) a changé de bimbo. Exit la brune incendiaire et bonjour la blonde tout autant incendiaire. Le pauvre a la belle vie mais chouine car il est trop loin du danger. Heureusement, ce dernier ne va pas tarder à le rattraper...

Papa, j'ai cassé mes jouets!!!

Bay n'a jamais reculé devant la vacuité d'un scénario. Je dirais même que c'est sa marque de fabrique. Ce n'est certainement pas maintenant que ça va changer. Il faut donc regarder ce «spectacle» en connaissance de cause. Cerveau débranché et laissé à l'entrée, lunettes 3D (forcément inutiles) chaussées et estomac bien accroché sont les conditions sine qua none pour survivre pendant deux heures trente aux platitudes et à l'action hystérique proposées par le film. Regarder un long-métrage de Bay équivaut à observer un gosse de maternelle casser ses jouets hors de prix. Avec ce type, c'est la DMA (destruction massive assurée) à coup sûr. C'est visuellement bluffant mais c'est surtout profondément creux.

Les améliorations (oui vous avez bien lu).

Aussi étonnant que cela puisse paraître Bay a retenu la leçon et on sent une réelle volonté d'amélioration, d'élévation. Le ton employé est plus adulte et plus noir. (Presque) fini l'humour lourdingue qui parasitait le nauséabond deuxième opus(les parents n’apparaissent que très peu). Plus d'atermoiements, c'est la guerre. Il y aura du sang, des larmes et des morts. Bon, tout est relatif et je ne m'emporte pas mais ce petit côté plus réaliste (ou du moins vaguement vraisemblable) fait plaisir. De même, et c'est assez ironique, le film est moins putassier et dégradant pour la gente féminine. Megan Fox aurait quitté le navire car elle était écœurée par son statut de potiche inexistante. Mal lui en a pris car la nouvelle venue (qui joue tout de même de sa plastique ravageuse) est disons plus...épaisse (ah ah humour au niveau du film). Elle tient tête à La Beouf et existe même lorsqu'il n'est pas là. C'est une avancée non négligeable mais pas vraiment une victoire pour le féminisme. Et pour conclure, évoquons le cas Bay. Il a réussi à rendre lisible son action! Qui l'eut cru! La caméra capte mieux les mouvements et le côté foutraque a (presque) disparu. Paradoxalement, son abus de ralentis déconstruisants l'action et destinés à en mettre plein la vue participe au processus d'apaisement.

Pas de fantôme dans la machine.

Mais ça reste du mauvais cinéma qui mise tout sur ses effets spéciaux. Les gros robots sont anthropomorphisés mais n'ont jamais autant ressemblé à des coquilles vides. Jamais il ne sera parvenu à insuffler une âme à ses images de synthèses creuses et vaines. Le manichéisme rance des premiers opus est mis en retrait le temps d'une scène (attention spoiler) de trahison de Megacon mais on ne sort pas des archétypes faciles. Tant pis, il ne faut pas trop lui en demander non plus.

Le plus réussi ou le moins pire, à vous de choisir. Grosse machine en toc, on regarde sans broncher (et même, soyons fous, sans déplaisir) mais on sort de la salle épuisé par tant d'artifices déployés au service d'une morale au mieux, de cour de récrée («vous pouvez cessez de croire en nous mais ne cessez jamais de croire en vous-même»), au pire nauséabonde (le drapeau américain flottant au ralenti après la victoire finale). La conception de l'Amérique, du monde et du cinéma de Michael Bay est décidément bien particulière. A chacun de se positionner. Moi ça me désespère.

 

Les +:

- Des améliorations non négligeables...

- ...rendant le film supportable.

Les -:

- Ça reste du Michael Bay.

- Épuisant dans le mauvais sens du terme.

- Quand on a un acteur de la trempe de John Malkovitch on ne lui offre pas un rôle pourri.

Note:

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