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Libération d'otages

Publié le 01 juillet 2011 par Egea

Ainsi donc "une bonne nouvelle" a bruissé toute la journée : non, ce n'est pas l'annonce de l'évangile, juste la libération de deux journalistes français.

Libération d'otages
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1/ Je m'en réjouis, bien sûr. Car c'est effectivement "une bonne nouvelle", pour eux et pour leur famille.

2/ Il reste que je reste estomaqué par la vacarme médiatique qui s'est déroulé à cette occasion : un peu de vergogne, que diable. Je pense à tous nos petits gars qui tombent sous les balles, aux blessés (dont un tiers d'amputés), qui sont eux des vrais héros. Voilà ce qui est gênant : qu'on traite nos compatriotes comme des héros, et qu'on ignore les vrais héros. Qui sont discrets, cela va de soi.

3/ J'ai bien écouté le témoignage de ces deux hommes, ce soir, à la télé (et lu les très bons articles du Monde) : pas de doute, ce sont des honnêtes hommes, et je ne leur reproche pas le tintamarre dont ils ont été l'occasion. Mais il y a une vraie impudeur à cette émotion collective qui loue les puissants (entendez, les puissants médiatiques). Surtout quand ils assurent, tranquillement : "nous savions que nous ne risquions rien, que nous en sortirions". L'expérience a en effet parlé, et ils savaient que les otages, surtout journalistes, s'en sortent (même si le risque demeure toujours, latent).

4/ A la question du "risque mesuré", je reste quand même sur ma faim quand on affirme "nous avons mesuré le risque", surtout de la part de quelqu'un qui affirme vouloir "comprendre, aller au delà, savoir ce qui se passe au-delà du miroir" : intention louable, mais alors, on sait que le milieu de son travail est plein de chausses-trappes, infiltré, embrouillé, et qu'on est une cible. Si on ne le sait pas, on est inconscient. Si on le sait, alors....

5/ Saluons le très gros travail de la DGSE et des armées (et la coopération internationale) : bravo, vous méritez les éloges.

6/ Quelques considérations géopolitiques, maintenant, très brèves.

  • Rôle important de Karzaï, qui confirme les contacts qu'il a avec les "opposants".
  • complexité des réseaux : entre l'article du Monde et celui d'atlantico, il semble bien que ce soit la filière du Mollah Omar qui ait négocié. Ce n'est pas sans signification : cela pourra être utile pour le règlement politique qui se prépare : entre belligérants, Karaï, et Occidentaux : on a dû tester des configurations.
  • le moment intervient après l’annonce du retrait, ou plutôt des retraits : américains et français. Les cours de négociation allaient baisser, ce qui a incité probablement à la conclusion du marché.

7/ Il reste encore de otages : plus discrets, pas journalistes : je leur souhaite bonne chance, et espère le même moment d'émotion généralisée à leur libération. Et un hommage à tous ceux qui prennent des risques quotidiens, au vrai péril de leur vie. Et je me réjouis de la bonne nouvelle du jour : c'en est effectivement une.

O. Kempf


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