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Le malaise Contador

Publié le 02 juillet 2011 par Jeanpaulbrouchon

Une fois de plus, c’est un magnifique terrain de jeu, pour ne pas dire de combat, qui est mis à disposition du peloton durant ce mois de juillet qui promet d’être chaud. Et pas seulement en raison de la météo ! La présence confirmée d’Alberto Contador, sifflé par une partie du public lors de la présentation des équipes au Puy-du-Fou, attise en effet la polémique à la suite de la décision du Tribunal arbitral du sport de reporter son verdict le concernant au mois d’août prochain. Une décision pour le moins inattendue et aberrante, voire insupportable, pour tous ceux qui aspirent à un cyclisme propre et transparent.
Or l’on ne sait pas encore si l’Espagnol, contrôlé positif au clenbutérol l’an dernier (un taux infinitésimal, certes, mais trace il y a), est officiellement le vainqueur du Tour 2010 ! Un comble. D’abord suspendu un an par la fédération espagnole, puis blanchi le 15 février dernier par cette même fédération, il est sous le coup d’un recours de la part de l’UCI qui exige deux années de suspension comme le stipule le règlement. Dans un premier temps, le TAS devait prendre sa décision en juin, avant le départ du Tour, ce qui semblait logique et aurait mis fin à toutes les discussions. Au lieu de cela, les juges lausannois ont voulu un complément d’enquête et d’informations en raison de la complexité d’une affaire lourde de conséquences, ce qui relance les spéculations et entretient le malaise.
Comment s’y retrouver désormais dans cet embrouillamini qui, après de nombreuses autres affaires (Valverde, Ricco, etc) pollue le milieu du vélo depuis une année ? Tous suspendus à cette décision qui tarde à venir. Vainqueur du Tour de Murcie, du Tour de Catalogne et surtout du Giro 2011, Contador pourrait tout perdre suite au verdict du TAS, y compris le Tour de France 2011 si entre temps il réussissait à ajouter un quatrième succès à son palmarès ! Après le cas Landis, ce serait un nouveau coup dur pour Christian Prudhomme et les organisateurs, pour la crédibilité du sport cycliste et la régularité des épreuves. Dans le cas contraire, un camouflet pour l’UCI et tous ceux qui oeuvrent pour la lutte anti-dopage, avec risque de dommages et intérêts à la sortie. Surtout un pied-de-nez au gouvernement du vélo qui mène pourtant une lutte courageuse contre ce fléau et attend de la justice sportive qu’elle confirme le bien-fondé de sa démarche. Mais rien n’est moins sûr et le suspense demeure entier.
Désormais il ne suffit pasd’avoir un bon manager et de bons médecins pour pratiquer le cyclisme de compétition, il faut aussi des avocats grassement payés et capables de déceler la moindre faille dans la procédure. En face, l’UCI est obligée d’entretenir à grands frais une cohorte de juristes pour lui éviter l’erreur fatale qui pourrait vider ses caisses. C’est la nouvelle donne du cyclisme de haut niveau.
Victime ou coupable, Alberto Contador n’en est pas moins le favori de cette 98ème édition. Il lui a fallu une seule étape de montagne, sur les pentes de l’Etna, pour mettre à genou l’opposition italienne au Giro, avant de distribuer les victoires d’étapes à sa convenance. Qu’en sera-t-il en France ? Eddy Merckx, auteur du doublé à trois reprises (1970-1972-1974) estime toujours que le Tour d’Italie et la meilleure préparation pour le Tour de France. Certes, la course est différente, l’opposition plus relevée mais l’Espagnol semble bien armé pour relever cenouveau défi. A condition d’éviter cette fois la viande de bœuf du pays basque…
Bertand Duboux


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