Les compteurs intelligents et leur écosystème cherchent encore leur modèle économique. Google a annoncé le 24 juin la fin de PowerMeter, son service gratuit d’analyse des données de consommation d’énergie. Un mois plus tôt, Microsoft avait réorienté Hohm, son programme concurrent, pour en faire un simple outil d’optimisation de la recharge de batteries des véhicules électriques, en partenariat avec Ford.
Ces deux systèmes étaient partis en fanfare en 2009, avec pour ambition de révolutionner la consommation d’énergie dans les ménages.
Google PowerMeter
Ils promettaient à chacun de suivre et de stocker sur Internet l’historique de la consommation en temps réel, et offraient des moyens d’analyser cette masse d’informations, dans l’objectif de faire diminuer la facture, en identifiant les consommations cachées et en aidant les ménages à faire des arbitrages rationnels pas à pas pour consommer plus malin.
PowerMeter
Le système Google était utilisé aux États-Unis, en Allemagne et au Royaume-Uni. Des constructeurs ont lancé des compteurs intelligents compatibles, mais aussi des appareils électriques communiquant directement avec le serveur, via les protocoles d’Internet.
Décidé presque simultanément par deux mastodontes de l’industrie informatique qui disposent pourtant de moyens financiers suffisants pour attendre un retour sur investissement plus long que prévu, l’arrêt de ces deux programmes est perçu comme un mauvais augure pour l’avenir de ce marché, jugé naguère si prometteur.
Il semble que les consommateurs ne soient pas assez motivés pour les utiliser, alors même qu’ils sont pour l’instant gratuits, et qu’ils peuvent générer des économies. C’est une donnée décourageante pour ceux qui prévoyaient une montée en gamme : tout l’intérêt résidait dans l’anticipation qu’à l’avenir, les consommateurs seraient disposés à payer pour des services à valeur ajoutée, dans la mesure où ils leur feraient économiser des sous sur la facture énergétique.
Dans son blog, Google assure que le mouvement vers une meilleure connaissance par les clients de leur consommation est irréversible. Mais il sera certainement plus lent que prévu. Et en attendant le grand soir, il faudra trouver un autre investisseur.
Un peu plus en amont le problème du financement des compteurs intelligents, qui peuvent fournir les données exploitées par les héritiers de PowerMeter, est également posé. Qui paiera par exemple le nouveau compteur d’ERDF, baptisée Linky ? Son installation dans tous les foyers français représente un coût imposant, que personne n’a envie d’assumer. Il ne peut être ajouté au coût du kilowatt-heure, sous peine de le faire exploser, une option politiquement inavouable.
Il se retrouvera sans doute sur une ligne à part dans la facture d’électricité, comme auparavant le poste « location du compteur ». Reste à savoir à combien d’euro se chiffrera cette nouvelle mensualité, et comment les consommateurs accueilleront cette innovation qui peut leur sembler abstraite.
Pourtant, sans les informations de consommation en temps réel, nos réseaux, proches de la saturation, pourraient se retrouver à la merci d’un pic de demande mal anticipé, capable de « faire tomber » les installations les unes après les autres, par effet domino. Des situations de black-out ne sont plus inimaginables. Elles se sont déjà produites ces dernières années en Californie, mais aussi en Allemagne. En Belgique, l’agence de régulation vient de tirer la sonnette d’alarme sur la capacité du réseau à fournir l’électricité ces prochaines années.
Cette fragilité générale est renforcée par l’arrivée des sources de production intermittente d’électricité : éolien, solaire. Elle a pour conséquence d’augmenter le nombre d’événements qui perturbent l’équilibre entre l’offre et la demande. La construction de Smart Grids au niveau national, voire européen, est la seule réponse à ces tendances irréversibles dans la production et la consommation d’électricité.
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Google PowerMeter
Jeu de briques
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Pacman
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