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ADELE : ''Hometown Glory''

Publié le 15 février 2008 par Eparsa

Côté cœur, et malgré son jeune âge, Adele a déjà bien morflé. Du moins si l’on en croit les paroles de ses chansons : idylle à sens unique dans laquelle elle se complaît de façon malsaine (« Best For Last »), addiction sentimentale pathétique (« Crazy For You »), frustration (« Tired »), lassitude de l’amour (« Right As Rain »)… Comme disait l’autre, les feuilles mortes se ramassent à la pelle sur « 19 ». Telle une Candi Staton rousse un peu boulotte, miss Adkins chante sa liaison avec un homme qui la trompe sur « Cold Shoulder », produit par Mark Ronson (Lily Allen, Amy Winehouse).
Plus loin, sur la berceuse au célesta « First Love », elle demande à son premier amour de l’excuser mais l’heure est venue pour elle de le quitter car elle étouffe. Mais on ne trouve pas que du chagrin sur ce premier album réussi. « Daydreamer » voit Adele imaginer son prince charmant l’attendant (enfin) sur le pas de sa porte, et sur « My Same », elle est obligée de reconnaître que bien que tout les oppose, elle et son mec, à l’arrivée il y a osmose. Le sommet positif étant atteint par la reprise du « Make You Feel My Love » de Bob Dylan, une déclaration d’amour comme on n’en fait plus. Puis il y a ce final en hommage à Londres, un somptueux « Hometown Glory » porté aux nues par les cordes renversantes de Will Malone (Simple Minds, Dido, Faithless, Suzanne Vega). Coup de chapeau également au producteur Jim Abbiss (Kasabian, Editors, Rakes, Arctic Monkeys), surtout sur les morceaux où Adele s’accompagne juste à la guitare acoustique ou à la basse.

Outre celle précitée, on pense à des chanteuses de soul sudiste (Georgia, Alabama, Louisiane) telles Irma Thomas ou Patty LaVette, notamment sur le single « Chasing Pavements » et ses envolées de cordes un poil conventionnelles. La résidente de Brixton déclare quant à elle avoir été influencée par Etta James, Jill Scott, Peggy Lee, Ella Fitzgerald, Billie Holiday et Jeff Buckley. Elle ne parle pas de Joss Stone ni d’Amy-la-défonce, concurrence oblige. Admettons qu’en tant qu’auteur-compositeur-interprète et multi-instrumentiste, et bien que positionnée sur le même créneau, Adele n’est pas tout à fait dans la même catégorie..

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