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Max | Télérama

Publié le 06 juillet 2011 par Aragon

logo_telerama.jpgMon frère, je crois, me disait qu'un "programme de télé c'est un programme. Télé Z, Télé 7 jours ou le reste, kif kif la bourrique". J'ai pas la télé et je suis abonné depuis des lustres à Télérama, oh certes, je leur ai fait quelques infidélités avec les Inrock par exemple mais Télérama, ça c'est quelque chose !

Y'a tout dans TRA. Du grand, très grand journalisme avec des dossiers super concoctés sur tous les thèmes. Y'a de la critique ciné bouquin théâtre expos radio etc. C'est pour ça que je leur serai toujours fidèle. Mais la critique télé, tiens, j'ouvre au pif mon dernier TRA. Mercredi 13 juillet sur Orange ciné choc à 20h40 : un petit chef d'oeuvre, "La fièvre au corps" un film de Lawrence Kasdan (1981) et la critique d'une fille que j'adore pour sa plume : Guillemette Odicino. Elle présente le film. Accrochez vos ceintures !

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"Un dos nu luisant de transpiration. Un incendie au loin. Un saxo qui caresse, insistant, dès le générique. Une femme dit : "Tu as bien joui ?" En cinq minutes, on sait que le film de Kasdan sera torride. La Floride est écrasée de chaleur, cet été-là. On desserre sa cravate au snack graisseux du coin, les peaux sont moites, les thés, glacés, et les ventilos sont impuissants. Ned, avocat plus attentif à ses sens qu'à la loi, rencontre Matty. Dommage pour lui. "Vous ne devriez pas vous habiller comme ça, lui conseille-t-il, ou alors, vous devriez changer de corps". Ned veut cette femme. Il cassera une porte vitrée pour la posséder. A moins que ce soit elle qui le possède depuis le début.

La-fievre-au-corps.jpg
Lawrence Kasdan part du schéma classique du film noir : deux amants et un mari encombrant. Mais il renouvelle le genre en concentrant tout sur un élément, le feu. Les flammes embrasent sans répit le corps des amants, consument les cadavres, et servent d'écran de fumée pour fuir. Avec son feutre gris, William Hurt évoque les grands privés cyniques et sensuels des années cinquante. Aussi parfait en étalon lascif qu'en animal triste, post-coïtum. Mais les deux vrais foyers d'incendie du film sont féminins.

La musique de John Barry, omniprésente, langoureuse et dramatique, est un film noir à elle seule. Quant à Kathleen Turner, bouche entrouverte, narines dilatées, peau impatiente sous de fins tissus blancs, elle pulvérise littéralement les canons de l'érotisme. Un mot d'elle, un regard, et le moindre glaçon se change en flaque d'eau.

C'est pas un petit chef d'oeuvre, c'est pas un vrai papier cette critique, c'est pas du grand art ? Et des plumes de ce calibre, y'en a à la pelle à Télérama...


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