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Derajah Mamby présente Paris is Burning !

Publié le 08 juillet 2011 par Davibejamaica
Derajah MAMBY est un  chanteur, compositeur, percussionniste et producteur originaire de la Jamaique. Avec son timbre de voix particulier, et surtout l'authenticité de sa vibe, Derajah, est le genre d'artiste qui devrait être au sommet des charts reggae du monde entier ! Ecoutez et vous comprendrez !

Nous vous proposons de retrouver une des rares interview réalisée par un médias français , ReggaeMag.

Derajah Mamby présente Paris is Burning !


Avec le soutien des français de Donkey Jaw Bones, l'artiste jamaïcain Derajah s'apprête à sortir son premier album "Paris is Burning". Nous avons eu l'occasion de le rencontrer afin d'en savoir un peu plus sur lui...

Comment est venu ton intérêt pour la musique ?
- En fait, j’ai toujours été intéressé par la musique. Je veux dire, petit, je pensais qu’il y avait des petits bonhommes dans mon poste de radio et je me demandais comment moi aussi je pourrais rentrer dans le poste. Si il y avait une porte quelque part qui me permettrait de rentrer moi aussi dedans... Parce que je savais que j’étais destiné à passé aussi à la radio. Mon intérêt pour la musique a toujours été là ! En grandissant, la radio était allumée en permanence et on l’écoutait tous les jours. Comme nous n’avions pas l’électricité, mon père s’assurait tout le temps que la batterie était bien chargée.
Quel est ton premier souvenir en studio ?
- La première fois que je suis allé dans un studio, c’était dans mon propre studio : ma salle de bain ! Si je dis mon propre studio, c’est parce que j’avais un petit magnétophone et une cassette avec le riddim. J’ai amené tout ça avec moi dans ma salle de bain - parce qu’il y avait dedans un écho et une reverb parfaite - et j’ai appuyé sur le bouton «play» du magnéto puis sur le bouton «record». Et voilà, c’était la première fois que je «capturais» ma voix sur un riddim. Ça sonnait tellement bien... À un niveau professionnel, le premier studio dans lequel j’ai enregistré c’était Quest Recording, à Bull’s Bay, à sept miles de Kingston. La chanson n’est jamais sortie, mais pendant la session, l’ingénieur a été surpris. Il m’a dit : “Tu t’entraînes depuis un moment pour tchatcher comme ça !”
On te surnomme également Jah Youth, pourquoi avoir finalement opté pour Derajah ?
- Jah Youth, c’est le nom qui m’a été donné par un frère, car on se protège mutuellement et on défend le righteousness, ce qui est forcément en lien avec Jah. Mais Derajah est mon nom, celui que mon père m’a donné. Mon nom est Derajah Mamby, ce n’est pas moi qui ai choisi ce nom puisque je l’ai depuis toujours. Derajah et Jah Youth, cela revient au même.
Big Respect à Big Youth, qui est également appelé Jah Youth. Et savoir qu’il est au courant qu’on me donne le même surnom, c’est juste une grande source de respect et d’amour.

En France, on te connait surtout en tant que membre de la troupe Inna De Yard All Stars. Quelle relation entretenez-vous avec les artistes vétérans tels que Cedric Myton, Earl Chinna Smith, Kiddus I ? Est-ce que l’ambiance est bonne ?
- Si l’atmosphère n’avait pas été pas bonne, je ne serais pas là. J’ai longtemps cherché après une famille comme celle-là. En débutant dans la musique, j’ai prié pour travailler avec les meilleurs musiciens, des personnes capables de m’aider à aller là je voulais aller. J’ai prié pour ça, et c’est arrivé. C’est un plaisir et un honneur de les cotoyer.
Tu es actuellement en tournée avec Kiddus I. Est-il comme un père spirituel pour toi ?
- Oui ! En fait, j’ai plusieurs «pères» dans le monde de la musique et Kiddus I est un de ces «pères» qui est toujours là pour m’encourager. Je voudrais dire aussi qu’il est comme un «père» pour moi car il m’éclaire spirituellement. Je suis vraiment honoré d’être en sa compagnie. Si je sors du chemin, il va venir me voir et me dire “Derajah, je t’ai vu bouger hier soir d’une façon qui n’était pas vraiment utile”. On va se parler, raisonner, je lui dirais la vérité… Comme à un père, c’est vrai. Je suis honoré d’être à ses côtés, c’est un révolutionnaire spirituel. Spiritual Revolution !
Penses-tu qu’il y ait encore une place pour la musique Roots et Consciente en Jamaïque ?
- Si tu me poses la question, c’est que tu sais que les jeunes ont d’autres influences aujourd’hui, ils projettent leur énergie sur d’autres genres de musique. Il y a davantage de groupes roots dans les Virgin Island comme Midnite, capables de remplir des salles, mais en Jamaïque, on a toujours cette vibe aussi, la porte est toujours ouverte au Reggae Conscient. Si tu me donnes un riddim dancehall, tu entendras quelque chose que tu n’as pas l’habitude d’entendre dans ce style. J’en ferais un truc différent et culturel, dans le même esprit que si c’était un riddim roots. Rien n’est si grave, la musique consciente est toujours la porte par laquelle on peut s’en sortir, on ne vendra pas notre culture, jamais.


Bientôt, le public pourra découvrir ton premier album «Paris Burning». Que peux-tu nous dire au sujet de cet album ?
- En studio, un de mes frères français m’a proposé un riddim intitulé ‘Struggle’. Je lui ai dit : “Là-dessus, je vais brûler tout Paris !” Il y a trop de corruption dans ce pays, j’ai remarqué que les gens n’étaient pas satisfaits de leur président et de ce qui se passait en France. Paris est une belle ville, pour beaucoup de personnes, venir ici, c’est un peu comme réaliser le rêve américain… Et pourtant, il y a des gens qui souffrent et qui ont faim. Donc quand je dis “Paris is burning”, le feu est celui de la purification.

 Auteur : Benjamin Peronne


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