Magazine Humeur

Dîtes 33

Publié le 15 février 2008 par Diel

Et pas une de plus, s'il vous plaît.

Voilà ce qui me surprend au réveil ce matin dans ma boîte aux lettres, un papier glacé non-biodégradable, non-recyclé et sans doute pas recyclable, en un mot la coûteuse communication au scotch d'Alain Juppé. Je dis au scotch parce-que pour les effets spéciaux, visiblement il n'y avait plus de budget. Voyez le gars qui sourit là, au milieu de tous ces gens zeureux qui zourient zaussi en vrai ils ne sont pas derrière lui. Comment ne pas le voir, le montage est si grossier.

Voyez la lumière sur le visage du candidat UMP, elle n'est pas du tout de la même température que celle plus extérieure, dirais-je, plus météo nuageuse disons, que celle qui éclaire la masse des supporters virtuellement derrière lui. Enfin s'agit-il sans doute des membres de sa liste qui avait classe verte par temps gris pour aller rencontrer les nélecteurs en répétant ouistitiiiiiiiii.

33 actions donc, toutes taillées de concrétude et d'innovance, farcies à la compétivation et à la dynamititivité (pas facile à dire çui-ci), 33 paragraphes brûlants de changeance et joliement décorés de mieux-mieux partout.

Six d'entre elles seulement concernent l'écologie, mesures catégorie poids-plume survolant l'urgence de l'éco-construction et du tri sélectif, plan succint de quelques lignes où il n'est nulle part question du développement des réseaux locaux des cultures et de la distribution de produits Bio, d'un éclairage public auto-alimenté au solaire par exemple, d'implantation d'éoliennes élicoïdales pour une production électrique alternative sur nos quais venteux, tiens! Et encore moins d'une éco-taxe imposée aux 4X4 à chaque entrée en centre ville, de la gratuité d'espaces vélos dans les parkings sous-terrains, du développement du ferroutage... que sais-je encore.

Pour la culture, c'est encore mieux que mieux, deux actions: la construction d'un Zénith au Lac (va falloir le remplir et le rentabiliser le machin), celle d'un centre culturel d'un "nouveau type" à la Base sous Marine (mais de quoi donc qu'est-ce que c'est, je croyais qu'il y en avait déjà un là-bas) et d'une maison d'artistes (??, pas de détails, on se comprend entre gens intelligents). Et puis au-delà de cette fougueuse inventivité, plein régime pour tenter de décrocher le budget en millions d'euros alloué à la Capitale Européenne de la Culture, soit la perspective de détournement de fonds trés culturels avec plein de bulles de champagne le soir dans les salons de la mairie, pour ça on peut leur faire confiance.

Ah, j'ai failli pas voir, un petit tiret a été sacrifié pour rajouter la volonté de "développer le formidable potentiel de nos associations, compagnies théâtrales, artistes plasticiens" (non pas encore Jofo?!?) et blablabla... blabla. Ca va pas être facile avec la politique nationale de la culture d'un Ministère qui a sans concertation et sans avis de passage supprimé les budgets de centaines de structures.

Mais en même temps, je m'en fous. Etant donné le No man's land cuturel de cette ville depuis des décennies, la disparition de ces gens grassement subventionnés, dont les "actions culturelles de soutien et de diffusion" sont aussi concrètes que la baisse du chômage, ne me fait ni chaud ni froid. Peut-être manqueront-ils à ceux qui font de la politique comme on fait la publicité d'un camembert.

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