Magazine Culture

[ciné] R.I.F. : polar à la française

Publié le 14 juillet 2011 par Vance @Great_Wenceslas

RIF-00.jpg

Un film de Franck Mancuso (2011) avec Yvan Attal, Pascal Elbé, Valentina Cervi, Armelle Deutsch

Sortie en salles : 31 août 2011

Synopsis : Sur la route des vacances, la femme de Stéphane Monnereau, capitaine de police à la P.J. parisienne, disparaît. Les indices semblent indiquer qu'il n'est peut-être pas étranger à cette disparition. Pour éviter d'être placé en garde-à-vue, Stéphane prend la fuite avec son fils.

Désormais, il devra assumer seul sa double mission : se disculper aux yeux des enquêteurs et savoir ce qui est vraiment arrivé à sa femme. 

Une chronique de Nico

 

Pour son second film, Franck Mancuso (réalisateur de Contre enquête et scénariste de 36 Quai des orfèvres) continue d'explorer son genre de prédilection : le polar. Il faut dire que cet ancien policier connaît très bien son sujet. Se servant de son expérience personnelle et d'un postulat de départ réel, il élabore un scénario dont le principal argument est sa crédibilité. Aucune caricature, les réactions des personnages sont naturelles, l'enquête avance sans remettre en cause la vraisemblance de son déroulement. La courte durée du film lui permet d'être efficace du début à la fin, avec un suspense qui instaure un certain malaise.

 

RIF-02.jpg

Peu d'action, mais l'intérêt est tout autre : comment une histoire aussi glauque peut-elle aboutir ? Le film respire tellement la réalité que la moindre piste, la moindre scène relativement violente, prennent une autre dimension. La tension est clairement palpable et engendre une atmosphère oppressante soulignée par la mise en scène nerveuse et par une lumière donnant un aspect froid aux décors.

L'action se passe en Lozère, région la moins peuplée de France, et confère au film une allure étrange de western. Mais derrière ce sentiment de distanciation accentué par un titre aussi impersonnel, se cache le vrai propos du film : malgré une enquête qui ne semble jamais aboutir, malgré les situations à la limite du cynisme lorsque les gendarmes paraissent conscients de leurs propres limites et de l'absurdité de certaines procédures qu'ils ne maîtrisent pas, seule la détermination des personnages ne faiblit pas. L'apparente froideur générale et artistique met en avant le courage du personnage joué par Attal. Ce dernier est étonnant de sobriété, il est très convaincant dans ce rôle sans doute un peu influencé par l'acteur Al Pacino. Quant à Pascal Elbé, il est d'une très grande justesse. Tous les autres acteurs, en particulier Armelle Deutsch, sont également très bons.

 

RIF-03.jpg

Un film vivement recommandé si vous appréciez le genre : ces nouveaux réalisateurs issus de la police sont décidément prometteurs.  


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Vance 6006 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazine