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Qui vient dîner ce soir ?

Publié le 16 février 2008 par Jlhuss

... "Je persiste et signe"

Qui vient dîner ce soir ?Le président et le gouvernement presque au complet ont participé mercredi 13 février au dîner annuel du Crif. C'était la première fois qu'un chef de l'Etat entreprenait cette démarche, plutôt en général réservée aux candidats à l'élection.
Il a affirmé avoir demandé au ministre de l'Education qu'à la rentrée 2008, chaque élève de CM2 se voie "confier la mémoire" d'un enfant victime de la Shoah. Il a aussi estimé que morales religieuse et laïque étaient "complémentaires".

Qui vient dîner ce soir ?

Dés le lendemain le Président de la République répondait à ceux qui contestent son initiative notamment Madame Veil :

Cette dernière, interrogée par L'Express.fr , juge que la proposition est "inimaginable, insoutenable, dramatique et surtout, injuste". "On ne peut pas infliger ça à des petits de 10 ans, on ne peut pas demander à un enfant de s'identifier à un enfant mort, souligne-t-elle, cette mémoire est beaucoup trop lourde à porter." Elle prétend par ailleurs que cette suggestion risque d'attiser les antagonismes religieux.

A Périgueux le Président s'est défendu ainsi :

"Il s'agit d'une démarche contre tous les racismes, contre toutes les discriminations, contre toutes les barbaries, à partir de ce qui touche les enfants, c'est-à-dire une histoire d'enfants qui avaient leur âge"[...]"C'est d'autant plus nécessaire que les survivants de cette époque tragique de notre histoire vont disparaître (...) Pour que ça ne se reproduise plus, ce sont nos propres enfants qui, de génération en génération, se transmettront ce souvenir".

Plusieurs intellectuels et historiens se sont vigoureusement élevés contre la décision. Régis Debray trouve "l'idée belle en soi", il la juge néanmoins "déplacée car plus émotionnelle que pédagogique". "Ce ne peut pas être une obligation scolaire", a-t-il déclaré en soulignant que ce qu'il "craint surtout, c'est une escalade des mémoires communautaires".

Cependant, le génocide des juifs n'a aucun autre semblable ni dans sa nature ni dans son ampleur. Pour les enfants d'une cité, la mémoire de la shoah risque de passer à la trappe des oppositions politiques du moyen orient... Mme Veil est une personne estimable... mais elle n'est pas omnisciente et infaillible en la matière.
La déportation vers l'Allemagne des enfants juifs français ou résidents en France de parents étrangers a été le fait du gouvernement légal de l'époque, qui a "donné" à l'occupant des enfants français ou non, mais sous sa protection. Comment expliquer à des petits français que leur propre pays puisse un jour les livrer comme par le passé ? Quelle angoisse, quelle approche de l'Etat, pour tous les petits français issus de l'émigration ! récente ou plus ancienne ! Sans crier au scandale, je suis dubitatif ...

Pour essayer de comprendre le Sarkozy bousculant les habitudes, il faut impérativement intégrer une donnée : l'homme est, et veut rester "double". Chef de l'Etat il endosse les responsabilités de sa politique et ne cherche pas à fuir. Mais il ne veut pas oublier qu'il est aussi Sarkozy, un homme avec des convictions personnelles, une vie personnelle, qu'il souhaite "exposer". C'est ce dualisme qui étonne et parfois scandalise. C'est vrai, c'est nouveau et ça fait jaser : du "Buzz" vous dis-je !

"On a connu la France gaullienne, et même, brièvement, pompidolienne. Après les années Giscard, dont on critiqua le goût du théâtre, le pays se donna à une gauche volontiers épique, en tout cas littéraire, puis, l'hiver de la mitterrandie venu, la nation se découvrit, bon gré, mal gré, chiraquienne, voire villepiniste, c'est-à- dire lyrique in fine. Rien de tel aujourd'hui : les Français ne sont pas devenus sarkozyens mais sarkologues [...] Tout ce que le pays compte d'éditorialistes, de chroniqueurs, d'analystes politiques, de sociologues et de sondeurs se consacre à cette passion bien française : commenter les faits et gestes de Nicolas Sarkozy. A tel point qu'on dirait qu'en mai dernier la France n'a pas élu un président, mais un sujet de conversation."

"Mesure-t-on la chape de plomb intellectuelle qui risque de s'abattre sur notre pays" :

Le projet de parrainage d'enfants de la Shoah contesté
Nicolas Sarkozy et les sarkologues, par Christian Salmon

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