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Eric FOUASSIER - Morts thématiques : 8-/10

Par Eden2010

Eric FOUASSIER - Morts thématiques : 8-/10

Eric FOUASSIER – Morts thématiques : 8-/10

« Morts thématiques » est un polar intelligent, dans son écriture et dans son intrigue.

Pas nécessairement dans l’enquête elle-même, qui reste plutôt classique et manque même un tout petit peu de mordant, mais on ne peut pas tout avoir.

Dans tous les cas, ce roman me laisse avec une sensation de plaisir assouvi.

Pour une fois que je suis d’accord avec un prix accordé il faut le relever : « Morts thématiques » a reçu le prix « Plume de glace » au festival du roman policier de serre-chevalier en 2011.

Pour faire bonne mesure, je vais diviser ce petit commentaire en trois paragraphes, en commençant comme d’habitude par un petit résumé de l’intrigue, suivi d’un petit passage sur les « énigmes » qui constituent un véritable bonus pour finir avec la critique elle-même.

L’intrigue est assez sympathique :

Un cadavre est retrouvé au Panthéon, devant le mausolée du mathématicien Lagrange ; épinglée sur le veston du mort, on retrouve une énigme mathématique … et cette énigme porte un numéro : 2/4.

Alors, est-ce la deuxième victime sur quatre ? Faut-il s’attendre à trois autres meurtres ? S’agit-il de l’œuvre d’un tueur en série ?

L’enquête est confiée au commandant Gaspard Cloux, qui tentera dès  lors, avec son équipe, de percer le mystère du meurtrier mathématicien et de ses rimes incompréhensibles.

Une enquête qui conduira le commandant dans le cercle des amateurs de mathématiques … puis aux pieds d’un deuxième cadavre, accompagné d’une nouvelle énigme. La thèse du tueur en série se précise.

Le commandant Cloux parviendra-t-il à empêcher le meurtrier d’aller jusqu’au bout de son cycle ? Pourra-t-il résoudre les casse-têtes à temps pour déterminer le prochain lieu de crime ?

Une course contre la montre – ou plutôt contre les chiffres.

L’intrigue est donc assez sympathique, mais le petit bonus, ce sont ces problèmes qui accompagnent les victimes :

Les énigmes mathématiques :

J’ai abordé ce roman avec un petit a priori positif : la présence même de ces casse-têtes m’a plu. Je suis une très grande fan d’énigmes de tous genres (pas nécessairement mathématique, quand même). Les seuls jeux que j’ai pour ma DS sont des jeux d’énigmes (véridique !). C’est, avec la lecture et le sport, un de mes loisirs préférés, alors, en trouver dans un roman policier ! Le bonheur, quoi.

Et dès la première page le lecteur est confronté au premier casse-tête.

Je l’admets, je suis restée bloquée sur cette première page parce que je voulais coute que coute résoudre le problème posé et je suis assez têtue. Le temps que je comprenne qu’on pouvait se servir de fractions …. Bref, j’ai mis la soirée à réfléchir au lieu de lire … Ce qui est bien bête, puisque l’énigme, résolu ou non, ne « gène » en rien le déroulement du roman !

Je me suis finalement lancée dans la lecture de ce roman qui ne se limite absolument pas aux problèmes mathématiques, rassurez-vous. Loin de là, c’est juste le bonus pour les amateurs du genre. Vous pouvez tout aussi bien les oublier, aucune incidence sur le récit ou sur l’enquête, d’autant plus que les solutions des énigmes ne vous avancent pas du tout - on reste avec un chiffre qui ne nous sert pas à grand-chose. Juste le plaisir d'avoir trouvé.

Si le premier m’a posé problème, j’ai trouvé que les deuxième et troisième poèmes mathématiques laissés par ce terrible tueur en série nettement plus simples à résoudre, trop faciles même, on n’a besoin que de quelques instants de réflexion. Sauf que la série de chiffres (2ème énigme), et bien, moi, j’ai trouvé la suite …. mais ce n’est pas vraiment ce qu’il fallait trouver … (ahh, faudra chercher ! - et moi que me demandait pourquoi, à la fin, les chiffres tournaient en rond).

Vous le voyez, j’étais surtout fascinée par le coté mathématique de la chose. Jusqu’à être perturbée dans ma lecture.

Or, le roman ne se limite pas à cela, j’insiste lourdement. Vous pouvez faire totalement abstraction de tout ce qui touche aux chiffres ou calculs !

Alors ???

L’enquête menée par le commandant Cloux (qui n’y connaît rien aux maths) tourne autour d’un cercle d’amateurs de mathématiques.

Or, il faudra encore trouver ce qui relie les victimes, très différentes les une des autres, et, surtout, tenter de comprendre le mobile même du tueur en série pour pouvoir l’appréhender.

Les caractères sont dépeints rapidement mais avec suffisamment d’adresse pour pouvoir s’y attacher, on imagine bien le commissaire ou encore le stagiaire, ou même le président légèrement surexcité du club des mathématiciens amateurs.

L'ensemble est peut-être un peu trop … lisse/court/simple, bref, c’est une enquête policière assez standard, avec les recherches, la pression des médias, les indices distillées ici et là, les erreurs commises etc. On aurait pu insister un peu plus sur quelques aspects, comme l’aspect psychologique, d’autant plus qu’une jolie profiler vient donner son avis à l’équipe de Gaspard Cloux.

Bref, un tout petit manque du coté de l’intrigue et de l'enquête elle-même, j’aurais aimé plonger un peu plus profond.

L’écriture même est en adéquation avec l’intrigue. Elle est intelligente, les expressions sont choisies en fonction du thème, du moins en a-t-on l’impression.

Dans l’ensemble, j’ai énormément apprécié la lecture de ce roman qui m’a fait jouer à un de mes jeux préférés.

Et je dois dire que pour un premier roman - car c’est là le premier roman d’Eric Fouassier, mais pas son dernier - c’est une véritable réussite.

Je lirai certainement un autre roman de l’auteur, ne serait-ce que pour vérifier s’il a modifié son style d’écriture ou s’il a toujours cette manière parfois un peu guindée - mais agréable - de s’exprimer.

Voilà, un polar à lire, que vous aimiez les mathématiques ou non.

Un petit mot de fin : contrairement à ce qu'indique la collection de l'éditeur, ce n'est pas un "thriller" mais bien un "polar", avec son enquête pure et dure qui suit pas à pas des indices pour mener le policier à l'assassin. Et oui, encore moi et mes distinction (voir ma rubrique : les genres littéraires selon Eden).


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