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PARASITES: L’été, la saison de tous les dangers! – Réseau CHU- CHU de Nancy

Publié le 19 juillet 2011 par Santelog @santelog

PARASITES: L’été, la saison de tous les dangers! – Réseau CHU- CHU de NancyDe mai à septembre, les centres hospitaliers, les médecins voient affluer de nombreux patients atteints de parasites ou de mycoses, ou de symptômes difficilement identifiables… Les dermatologues et les infectiologues prennent en charge ces patients atteints de parasites ou de mycoses mais le diagnostic passe souvent par le laboratoire de parasitologie mycologie. Réseau CHU nos propose cette enquête au microscope, à partir de l'expérience estivale des services du CHU de Nancy qui voient grimper leurs activités en lien avec les consultations de voyageurs.


Selon le Dr Jean-François Cuny, dermatologue au CHU de Nancy, en période estivale, 2 infections dermatologiques transmises par les parasites sont relativement fréquentes, les infections dues aux aoûtats et les morsures de tiques. Zoom sur les principaux parasites.


Les aoûtats: Des éruptions irritantes, de petits boutons centrés par un point de piqûre apparaissent dans les 24 heures qui suivent une promenade dans de hautes herbes ou des travaux de jardinage sur les jambes, les avant-bras et les zones couvertes par les sous-vêtements. « La prévention repose sur le port de vêtements couvrant l'ensemble du corps avec des extrémités serrées mais ceci n'est en général pas suffisant », explique le Dr Cuny. L'utilisation de crèmes anti-prurigineuses et anti-acariens est partiellement efficace.


Les tiques: Ces petites bêtes peuvent être responsables de plusieurs manifestations cutanées, souvent dues à des bactéries. La plus classique est un anneau rouge ou rosé, d'extension centrifuge apparaissant une dizaine de jours après la morsure. « Cette infection, une borréliose, est due à une bactérie (borrelia) transmise par la tique préalablement contaminée. Un traitement antibiotique est nécessaire pour éviter des complications rhumatologiques ou neurologiques… », précise le dermatologue. La morsure de tique peut également être infectée par des microbes communs tels que le staphylocoque ou le streptocoque responsables d'abcès. Une troisième complication assez fréquente est le retrait de la tique par arrachage en laissant le rostre sous la peau. S'en suit une petite tuméfaction, à cet endroit, conséquence de la résorption de ce corps étranger par l'organisme. Pour éviter que la tique ne transmette de bactérie (par exemple celle responsable de la maladie de Lyme), il est conseillé de ne pas utiliser d'éther ou d'alcool avant de l'arracher et l'utilisation d'un tire-tique est vivement recommandée pour le faire. Fort heureusement, le plus souvent les piqûres de tiques et d'aoûtats sont inoffensives mais il convient, après une promenade en forêt, d'examiner sa peau sans oublier (en particulier chez les enfants) le cuir chevelu.


La myiase est une autre forme de pathologie parasitaire due à une mouche qui dépose ses œufs sur du linge. Une fois le vêtement sur le corps, le chemin n'est plus long pour pénétrer dans la peau. «Les patients le remarquent très vite, car les larves forment des sortes de petits abcès. Une seule solution: inciser la peau et les retirer une à une », explique le Dr Frentiu du CHU de Nancy. Pour éviter les myiases, il est conseillé de ne pas faire sécher le linge au soleil ou sur la terre et de le repasser pour tuer les larves qui s'y trouveraient.


Les mycoses sont des infections de la peau ou des muqueuses dues à des champignons microscopiques dont certaines très fréquentes pendant l'été car favorisées par la chaleur, l'humidité, la sueur, la marche sans chaussures…


Le « pied d'athlète », aussi appelé intertrigo des orteils à dermatophytes, se manifeste par des démangeaisons et une irritation de la peau siégeant principalement dans le 4ème espace interdigital du pied. Marcher pieds nus dans des lieux publics (piscines, vestiaires, etc.) explique la contamination. Pour la prévenir, il est conseillé de bien laver et de bien essuyer les espaces interdigitaux des pieds, après un bain ou une douche.


Le pityriasis versicolor caractérisé par de petites plaques squameuses hypo ou hyperpigmentée localisées sur le thorax, le dos et le cou. Reste enfin, la contribution involontaire de corps gras contenus dans certaines lotions de bronzage et autres écrans solaires, favorisant l'apparition de ce champignon : « Préférez alors un lait solaire pour bronzer en toute sécurité, même si cette précaution n'est pas toujours suffisante pour éviter totalement le pityriasis versicolor. »


Les parasites, extrêmement nombreux, se cachent partout: Dans le sable, pour la tungose, causée par la puce chique ou dans l'eau douce (boue et étangs) pour la bilharziose, à l'origine de troubles urinaires ou intestinaux. « On estime souvent que les risques d'être « parasités » se restreignent aux zones tropicales, en Asie ou en Afrique… mais dans les régions tempérées, le risque existe aussi: il concerne surtout les parasites digestifs, tels que les vers appelés helminthes ou les oxyures que les enfants attrapent facilement à l'école par manque d'hygiène (lavage des mains) ou par les crayons, les feutres, etc…» Le Dr Frentiu évoque encore les taenias, plus couramment appelés vers solitaires, qui entraînent des troubles du transit intestinal, et que l'on contracte le plus souvent en mangeant de la viande de bœuf ou de porc crue ou mal cuite. Dans les zones tropicales et, pendant la saison estivale dans les régions tempérées, un autre risque est représenté par les piqûres des phlébotomes qui peuvent transmettre la leishmaniose viscérale ou cutanée.


Selon le laboratoire de parasitologie du CHU de Nancy, les tiques et les aoûtats ne sont pas les parasites qui demandent le plus d'analyses, parce qu'ils ne rentrent pas dans le corps et se contentent du revêtement cutané. Mais avec les beaux jours et les déplacements à l'étranger, les risques de contamination sont accrus entraînant une augmentation significative des demandes d'analyses de peau, de selles ou de sang. Au laboratoire, les analyses de petits bouts de peau et de fragments d'ongles passés au microscope renseignent sur ces infections estivales.


Source: Réseau CHU, CHU Nancy (Visuel Tique © Henrik Larsson - Fotolia.com, vignette Institut Pasteur)


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