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Tour de France - Pédalez ! Pédalez ! Il en restera toujours quelque chose

Publié le 20 juillet 2011 par Sergeuleski

Ouvert à cent quatre-vingt pays répartis sur deux continents, avec en prime, un ou deux Australiens venus tenter leur chance…

Né du sol, de la terre et de l’histoire d’un pays, la France, le Tour c’est une boucle, La Grande Boucle qui ne finit jamais là où elle a commencé

Mer, montagne, plaine, vallées, cols, montées, descentes… en grappe indissociable, ou bien solitaire après une échappée d’un peloton trop attentiste, la ruche travailleuse - et pas toujours pour un salaire en or -, les petits souliers, comme ailleurs... de petites mains, aux couleurs des maillots des sponsors, veillent au grain, protègent et couvent leur leader pour lequel tous pédalent…

Et six heures de selle plus tard, écarlate, les jambes aussi lourdes qu’une responsabilité quand elle est collective, c’est le témoignage d’un Tour de France véritable tour de force qui nous est apporté là, oreilles attentives aux interviews données à bout de souffle, le visage grimaçant de fatigue et de douleur.

Car le Tour n’épargne personne, même les plus talentueux.

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Entre deux crises de dopage, le Tour demeure infatigable ; depuis sa première épreuve en 1903, 350 000 km ont été parcourus, soit approximativement la distance terre-lune, 2 000 étapes et prologues

Le Tour c’est aussi le Carnaval, tôt dans la matinée, avec sa Caravane ; une caravane aux mille objets dérivés et publicitaires privée de chameaux et de dromadaires avec pour seul désert le sable d’un bord de mer, le long d’un littoral hilare à corps et à cris, qui précédera dans le bruit et la fureur le passage de 180 cyclistes casqués partis à l’assaut du granite, du marbre, du goudron, sous la pluie, le soleil, le vent…

la chute Tour de france ULESKI.jpg

Une seconde d’inattention, une mauvaise trajectoire, et c’est la chute…

Coppi, Bobet, Anquetil, Eddy Merckx, Indurain, Armstrong…

Pédalez ! Pédalez ! Il en restera toujours quelque chose !

Et trois semaines plus tard : les Champs Elysées et une légende.

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Fabrique médiatique par excellence - 200 journalistes, hélicoptères, motos et caméras, retransmis dans plus de 180 pays (la communauté onusienne)…

Le Tour de France c’est 100 millions d’Euros de chiffre d’affaires.

Machine commerciale - mais pas plus que les autres épreuves sportives -, on oublie trop souvent que cette entreprise privée est sans doute la plus nationale qui soit.

Dans les années 60, la télévision viendra prêter main forte au Tour pour une mise en image de tout un territoire et de tout un public alors encore invisible : téléviseurs de salon ou bien, sur les bords des routes - tables, chaises, tentes, camping-cars -, sous un parasol ou sous un parapluie, c’est tout un peuple que la Télévision qui fera du Tour de France la 3e manifestation sportive la plus regardée au monde, nous proposera comme spectacle…

Tour de France... vin et encouragement.jpg

Sans aucun doute la meilleure des vitrines et la plus exhaustive brochure touristique jamais conçue cette représentation d’un enthousiasme frénétique car, le moment venu on pourra même courir aux côtés des coureurs cyclistes ! Faire un bout de route avec eux, les encourager, hurler qu’ils ne doivent pas relâcher leur effort.

Et même si sept à quinze millions de Français mobilisés autour de cet événement ne font pas une nation, pour un peu, on en viendrait presque à penser que c’est toute la France qui s’est réunie là, toutes nationalités confondues, au bord des routes ou devant son écran de télévision ; tout un Peuple aux côtés d’un Tour de France réconciliateur et consolateur.

Irremplaçables, qui peut nier le fait que sans eux, sans ce petit Peuple du Tour de France, le Tour ne serait plus vraiment Le Tour…

***

A-t-on déjà vu des armées battre le fer, vaincre, envahir et occuper et dominer de populations entières à bicyclette ?

tour malet 2010 suporters uleski.jpg

Certes non !

Mais alors… pacifiste cet adulte qui court et hurle, aux côtés d’un cycliste en sueur qui rêve d’une victoire mais sans doute aussi de repos, un « Allez ! Allez ! » altruiste et compassionnel ?

Fort possible.

Car, le vélo et sa plus grande fête et son plus grand hommage qu’est le Tour de France, semble adoucir mœurs et tempéraments, et place un large sourire sur le visage d’un public qui nous réconcilie avec tous les publics et tous les enthousiasmes ; sourire et joie pour une célébration du courage, de l'effort et de l'intelligence avec laquelle aucune autre manifestation sportive de masse ne peut rivaliser.


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