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Attention, Vikings !

Publié le 20 juillet 2011 par Jlhuss

Etape 17 Gap-Pinerolo

Attention, Vikings !

Attention, Vikings !
Bon, On les aime bien les Norvégiens, mais là ça commence à faire ! Thor qui gagne deux fois en individuel et une fois dans le Contre la Montre par équipes, qui annexe le maillot jaune une semaine, Boasson Hagen gagne à Lisieux, fait deux hier (derrière Hushovd, justement) et gagne encore aujourd'hui. Heureusement qu'il n'y a que deux Vikings sur 198 engagés au départ... sinon il n'y aurait plus de course ! Il n'y a pas de justice dans cette affaire et nous attendons avec impatience un communiqué d'Eva Joly.

Attention, Vikings !
Edwald Boasson Hagen impérial, qui a fait la bonne échappée (vraiment partie à la pédale, au bout d'1h30 de bagarre), dépose Chavanel dans la dernière montée et une descente époustouflante avant de triompher de façon impériale. Dans l'échappée, le jeune Jonathan Hivert parti derrière Edwald se lance dans une descente époustouflante mais fait en deux minutes un tout droit, puis prend une gamelle avant de refaire un tout droit qui l'expédie dans une cour, 80cm plus bas. Je n'ose imagine rla quantité d'adrénaline qui circule dans les veines après ce genre d'accumulations

Attention, Vikings !
Derrière, chez les cadors, le Pistolero remet ça avec deux flingages dans la dernière montée, suivis d'une descente époustouflante au cours de laquelle il a pris tous les risques, accompagné de Sanchez (allié objectif parce qu'il peut aussi prétendre au podium, voire à mieux) Qui a le mieux répondu ? Notre Voeckler, mais dans la descente il a un peu tiré sur la corde et se prend la même sortie que Jonathan, manquant de justesse d'atterrir dans un garage à vélos. Chasse patate fantastique derrière qui lui permet de limiter les dégâts... il n'empêche : encore 27 secondes perdues avant la très grande montagne et je crois que c'est la fin du rêve.

Attention, Vikings !
Cette fois les Schleck tout comme Cadel Evans ont pu rouler à fond les gamelles et revenir sur les deux Ibères. Seul notre Thomas national y a laissé quelques plumes, mais el Pistolero montre que c'est un guerrier. S'il perd le Tour, ce ne sera pas faute d'avoir combattu et il ne pensera pas comme le plus jeune des "bons garçons" que "c'est pas grave, peut-être qu'il le gagnera une autre année"

Les Schleck nous la refont Calimero sur la descente qui était "très très dangereuse et c'est pas normal". On leur répondra que contrairement à l'étape de Spa du Tour 2010 quand la route était une vraie patinoire, la chaussée était certes très sinueuse mais impeccable et que tous les cadors qui couraient pour une gagne possible avaient pris la précaution de la reconnaître minutieusement... d'ailleurs aucun de ceux-ci n'est tombé. Nul doute que si Voeckler avait pensé à un podium possible il y a deux mois, lui qui descend à merveille, il aurait aussi passé une journée complète à reconnaître le parcours de Pinerolo, mètre par mètre. Par ailleurs, quand il s'est ramassé une gamelle l'année dernière, son équipier d'alors, Cancellara, a fait arrêter tout le peloton pour l'attendre. Est-ce qu'aujourd'hui il a attendu Voeckler ?

Attention, Vikings !
On va expliquer aux "bons garçons" que dans les régions montagneuses, des fois ça monte et des fois ça descend. Que s'ils sont gênés par les descentes, d'autres comme le Cav' sont très gênés par les montées, et seraient de ce fait fondés à demander leur suppression. Quant aux maladroits, ils exigeront la neutralisation des sprints massifs et on bâtira ainsi un Tour sur de curieuses bases, surtout si on doit tenir compte des coureurs qui ne savent pas bordurer et qui refuseront les parcours venteux. Les Schleck avaient une manière de s'assurer une marge de sécurité dans la descente (qui d'ailleurs ne leur a rien coûté en temps) : démarrer dans la côte précédente, et passer avec une minute d'avance pour avoir une marge de sécurité). En plus, sur une radio, Frank se serait étonné que Sanchez ait roulé avec Contador dans le final, alors qu'ils ne sont pas dans la même équipe. Les alliances de circonstance, il ne connaît pas ? (vu son classement, sanchez peut espérer un podium) Et devra-t-on rappeler que l'année dernière, "tit-frère" a roulé en duo avec Contador pour reléguer Evans et Menchov loin derrière et que sans celà c'était Menchov qui serait grimpé sur le podium à la place d'Andy ? Bref vous aurez compris que les bons garçons commencent à me broyer les génitoires.

le film :

Résumé de l'étape 17 du Tour de France 2011 par tourdefrance

Attention, Vikings !

Attention, Vikings !

Le vélo pour les nuls – les démarrages.

Placer une mine, lancer un pétard, faire une giclette, le sortir de la roue, les expressions ne manquent pas.

Pour ceux qui n'auraient pas suivi les précédentes explications (c'est très mal) on rappelle que dans les circonstances de courses normales, sur le plat, un coureur abrité par le précédent dépense environ 30% d'énergie en moins. Donc le distancer en restant devant et en accélérant, ça vous crame sans grand espoir de le décoller. Quand ça grimpe, à vitesse réduite, le gain aérodynamique est évidemment moins significatif mais quand vous êtes mal, voir la roue de devant s'éloigner peu à peu, ça flanque un coup au moral et ça se ressent immédiatement sur les forces physiques. En outre, celui qui s'extrait sèchement d'un groupe bénéficie d'un avantage incontestable : pendant quelques temps, on se regarde derrière pour savoir qui fera l'effort d'aller le chercher. Inutile en effet de se cramer pour ramener le groupe, arriver dans le rouge derrière le gars parti et s'exposer à un "contre" de la part d'un mec que cous aurez trainé "sur votre porte bagage"

Pour démarrer efficacement, on se met en condition physique (le moins d'effort possible pendant quelques temps, en retrait, pour se refaire la cerise) et mentale (concentration, recherche de l'influx). On se place à l'arrière par rapport à ceux qu'on veut cramer, et si en plus on peut intercaler un ou deux coureurs, c'est parfait : les "attaques" devront faire un détour avant de prendre votre sillage. Gros coup de giclette, pour les dépasser à 20 ou 30km/h de plus qu'eux sur le plat, 10 à 15km/h de plus en côte. Ainsi vous les "sortez de la roue" et ils se retrouvent "dans le vent" avec un trou à combler pour vous reprendre. Si la mine a porté et que vous avez quelques dizaines de mètres d'avance, gaffe à ne pas se mettre dans le rouge, récupération rapide et reprise au train le plus soutenu possible.

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Là, plusieurs cas de figure se posent :

- vous aviez des jambes de feu et vous vous en allez (surtout si derrière ça se regarde, et encore mieux, si vous avez un équipier bien au chaud qui attend que les gonzes se désintègrent et en place une autre, s'ils se sont cramés en vous rejoignant) ;

- vous aviez de bonnes jambes, mais pas suffisamment pour partir seul : des gonzes font l'effort et cela constitue un groupe qui aura (ou non) le "bon de sortie" ; si dans ce groupe un type est dangereux pour un classement, ça chassera derrière et l'échappée a peu de chances de réussite

- la mine était un pétard mouillé, et vous êtes repris plus ou moins cramé ; dans ce cas vous risquez un contre, un autre profitant de votre faiblesse pour vous déposer.

Attention, Vikings !
De très grands coureurs, des cadors même, ont été handicapés par leur faible qualité de giclette. On citera Maître Jacques, le meilleur rouleur de son époque, capable, s'il avait de l'avance, de tenir tête seul, des dizaines de kilomètres durant, à un groupe de cadors. Mais faute de démarrage adéquat, il avait du mal à s'extraire et c'est pourquoi son gigantesque palmarès compte au final peu de courses d'un jour (d'autant plus que s'il était bon sprinteur, ce n'était pas sa qualité première non plus)

D'autres cadors, plutôt que les giclettes, privilégiaient la stratégie du rouleau compresseur à celle de la mine. Coppi par exemple, qui asphyxiait ses concurrents qui se désintégraient les uns après les autres. Armstrong aussi, avec le "train bleu" de l'US POSTAL : cinq ou six grimpeurs de très grande puissance, le boss derrière. Le premier donnait tout ce qu'il a, tirant le groupe et les concurrents, avant, quand il était vidé, de s'écarter pour finir comme il pouvait, suivi du second, du troisième, et ainsi de suite. Dans les derniers kilomètres de l'ascension, Armstrong emmené au mieux plaçait l'estocade sur des adversaires épuisés et finissait au sommet, ou concluait dans la descente (ex vététiste, il les faisait à tombeau ouvert).

On ne répétera jamais assez que le cyclisme est un sport d'équipe à conclusion individuelle... Les "bons garçons", en ce moment, sont tirés vers le haut par Spartacus puis Voigt, qui font le ménage pour les laisser s'expliquer avec un pistolero en principe affaibli, et presque toujours débarrassé de ses équipiers. Mais après ces efforts intermédiaires, il est fréquent que Spartacus ou Voigt perdent 15mn en dix km tant ils se sont vidés... Contador se retrouve assez isolé dès que ça monte, cette année.

benjamin

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