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La position de l’Eglise catholique sur la prochaine élection présidentielle au Cameroun

Publié le 25 juillet 2011 par 237online @237online

Écrit par Mutations   


La position de l’Eglise catholique sur la prochaine élection présidentielle au Cameroun
La position de la Conférence épiscopale nationale (Cenc) sur la prochaine élection présidentielle est donc connue depuis vendredi dernier. Elle est contenue dans la lettre pastorale des évêques du Cameroun dont la publication a été retardée de deux mois, officiellement pour cause de... traduction en langue anglaise. Sur les six lettres publiées par l'Episcopat en 56 ans, c'est la 2e fois seulement, après 2004, que les prélats élaborent sur l'élection présidentielle. Mais l'on se rappelle qu'au lendemain du scrutin de 2004, la Cenc avait, dans son rapport sur le déroulement de cette consultation électorale, fait des recommandations pour l'amélioration du système électoral au Cameroun. Le pouvoir n'en tint pas véritablement compte. Plus tard, le Cenc fera une proposition de code électoral au gouvernement, qui prévoyait notamment l'instauration du bulletin unique. Sur ce point également, l'Episcopat n'a pas bénéficié d'une oreille attentive du sérail. Que les évêques reconnaissent aujourd'hui dans leur lettre pastorale que «le bulletin unique pourrait mieux protéger la validité du scrutin» et qu'en même temps ils invitent les Camerounais à ne pas penser que «les jeux sont faits», laisse pantois.

S'agissant d'Elections Cameroon (Elecam), l'Eglise catholique donne l'impression de faire du ponce-pilatisme. Mgr Joseph Atanga indique bien qu'«il ne m'appartient pas de critiquer la forme actuelle de Elecam». Sur un autre versant, le président de la Cenc se félicite pourtant de la nomination des membres de la société civile au sein du conseil électoral d'Elecam, dont l'évêque de Bafoussam, Mgr Dieudonné Watio. Tout en souhaitant que la moitié des membres soit issue de la société civile. Un voeu tout à fait pieux à trois mois de l'élection présidentielle, au regard de ce que, parmi les 12 membres précédemment nommés à Elecam, ils sont nombreux dont la proximité avec le Rdpc ne souffre pas de doute. Avant de donner son aval pour la «cooptation» d'un évêque au sein du conseil électoral d'Elecam, l'Episcopat camerounais aurait pu exiger aux autorités que «la moitié des membres de cet organe soit issue de la société civile», au lieu de verser, après coup, des larmes hypocrites.
En ce qui concerne les menaces d'ingérences extérieures sur l'élection présidentielle, l'Eglise catholique a pratiquement embouché les trompettes des thuriféraires du régime, qui ne cessent de rappeler que les Camerounais doivent rester maîtres du destin de leur pays. Lors de la messe de Pâques 2011, Mgr Victor Tonye Bakot, l'archevêque de Yaoundé invitait déjà ses ouailles à ne pas céder à «l'effet de mode» et le gouvernement à être attentif aux révolutions dans le monde arabe. On se serait attendu à ce que la Cenc prolonge, dans sa lettre, la réflexion engagée par l'archevêque métropolitain, sur ce dernier volet, en proposant par exemple un catalogue de réponses concrètes au gouvernement par rapport aux préoccupations des populations, notamment des jeunes. Car, comme l'indiquait Donald Kaberuka, le directeur de la Banque africaine de développement, dans une interview accordée à la chaîne Euronews, ce n'est pas l'Occident qui a déclenché les révolutions en Tunisie ou en Egypte. Mais bien des jeunes, qui ont longtemps attendu, en vain, des solutions à leurs problèmes.
On se réjouira tout de même de la position de l'Eglise catholique au sujet de l'application de l'article 66 sur la déclaration des biens et celle sur le remboursement des sommes détournées. Des fonds qui doivent être réinvestis dans les projets de développement et dans la lutte contre la pauvreté.



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