Paris-Patauge

La vacuité et la vision urbaine infantilisante de Paris-plage, dont le Delanopolis fut le premier à s'amuser, n'échappent désormais plus à personne. Les critiques se multiplient et se théorisent. Ce symbole du delanoisme devient, à rebours, celui d' une esbroufe où les forces vives de Paris sont distraites et gaspillées en opérations de communication qui dissimulent de plus en plus mal la ringardisation de la ville. Décidément, Delanoë n'a pas de chance : ses inaugurations de Paris-Plage semblent attirer, depuis des années, le mauvais temps sur la capitale.

Mais il y a plus significatif : la multiplication, ces derniers temps, d'articles critiques sur le sujet, qui retrouvent les arguments que nous développons depuis des années.

On lira ICI, par exemple, les pensées de Guy Konopnicki ('"ce cirque est une vaste blague, alors qu'au même moment une piscine sur trois à Paris est fermée") ou LA, celles d'Edith Fagnoni, universitaire et géographe ("un rêve en toc").

Quand on pense que la mairie veut entraver considérablement la circulation sur les quais de Seine, avec des aménagements qui pérenniseront en quelque sorte Paris-Plage sur la rive gauche, alors que le nombre de jours ensoleillés le week-end et durant les vacances est malheureusement faible à Paris, on se dit que la raison a capitulé devant la communication.

Mais le glissement progressif de l'opinion sur ces sujets est malgré tout de bon augure. On comprend mieux pourquoi l'actuel maire de Paris fait partout savoir qu'il s'enfuirait bien au quai d'Orsay ou au ministère de la défense : le navire commence à faire eau et il est bien placé pour le savoir...