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Wauquiez, : plus c'est gros, mieux ça passe

Publié le 28 juillet 2011 par Juan
Wauquiez, : plus c'est gros, mieux ça passeIncompétent ? Trop ambitieux ? Franchement branquignole ? Laurent Wauquiez ne surprend plus à chacune de ses interventions publiques. Pour quelqu'un qui espère un jour concourir à la magistrature suprême et incarner, en attendant, un certain renouveau, c'est bien dommage.
Il a été porte-parole du gouvernement, secrétaire d'Etat à l'emploi puis ministre des affaires européennes, et maintenant ministre de l'Enseignement supérieur. Laurent Wauquiez est l'un des grands promus de la génération Sarkozy. Et il sait remercier. Alors qu'il défendait une droite sociale, il a fustigé l'assistanat, réclamé le plafonnement des minima sociaux (comme s'ils étaient déplafonnés !) et le durcissement de l'accès à la Sécu aux étrangers qui cotisent.
Lundi dernier, il parlait au Figaro, non pas pour dresser un bilan de ses premiers à l'Enseignement supérieur, mais pour déclarer tout le bien qu'il pense de son patron.
1. Il fait parler les Français
Presque tous les politiques font cela. Cette bêtise n'est pas une exclusivité Wauquiez. Le garçon est simplement très vieux. Il pratique la langue de bois avec une assurance digne des plus grand. Tout récemment, il nous livrait ainsi ses grandes conclusions sur les « pôles d'excellence universitaire » qui, selon lui, devaient être aidés pour « affronter la concurrence du XXIème siècle ». Fichtre ! Qui aurait cru l'inverse ? :
« Les Français ont pris du recul. Ils ont réalisé que le monde dans lequel la France évolue est difficile. Ils ont pris conscience des risques terroristes, de guerre et des risques financiers autour de l'euro. »
2. Sarkozy est notre sauveur.
On va dire que j'exagère, que je caricature les propos de Laurent Wauquiez. et bien non ! Wauquiez concourt pour le titre chéri de premier des supporteurs. Il n'a peur ni des superlatifs ni des accusations de culte de la personnalité. Il ne craint même plus le ridicule. Le voici qu'il livre l'une de ses phrases qui nous rapproche de propagande nord-coréenne : « Au terme d'une nuit de négociations, (Sarkozy) est parvenu à sauver l'euro. Le président est le garant de l'unité nationale. » Sarkozy sauveur de l'euro et garant de l'unité nationale ? Un an quasiment jour pour jour après le discours de Grenoble sur l'immigration et la chasse aux Roms, l'unité nationale en a prit un coup. Sarkozy, depuis l'automne 2007, nage dans les basses eaux de l'impopularité. Quand au sauvetage de l'euro, il suffit de lire le compte-rendu des décisions prises la semaine passée à Bruxelles pour comprendre : si Sarkozy a sauvé l'euro, c'est parce qu'il s'est couché : il a accepté le défaut potentiel de la Grèce, la participation du secteur privé, l'élargissement du rôle du FESF pour emprunter sur les marchés, et le durcissement des critères de retour à l'équilibre (2013 au plus tard). Des points qu'il refusait jusqu'à lors !
3. Sarkozy ne penserait qu'à son travail.
On se pince de rire. Même au Figaro, Charles Jaigu reconnaissait publiquement la semaine dernière combien l'Elysée déploie d'énergie pour la cause électorale de son Monarque. Mais pour Wauquiez, Sarkozy ne pense à rien d'autres qu'à son « job ». Fichtre ! Pourquoi Sarkozy s'obstine-t-il à ne jamais réagir à l'actualité chaude ou tiède ? Pourquoi évacuer de ses interventions des sujets aussi essentiels que la progression de la pauvreté, la précarisation des classes moyennes, l'envolée du chômage ? Pourquoi préférer l'élevage de poulets,
« Il ne se laisse pas distraire quand sa cote de popularité remonte et n'est pas affecté quand elle recule »

4. Les promesses auraient été tenues
En quelques mots, trois phrases au plus, Wauquiez oublie le fiasco et érige son mentor en héritier direct de … Pompidou. Giscard, Mitterrand et Chirac peuvent repasser.
« Figaro :  Les promesses de 2007 ont-elles été tenues ?
L. Wauquiez : Oui. En outre, beaucoup a été fait dans des domaines où l'on n'attendait pas forcément la droite : l'enseignement supérieur, l'environnement, la culture. Surtout, les impôts pour les classes moyennes n'ont pas augmenté. C'est la première fois depuis Georges Pompidou. »
5. L'UMP ne serait pas un parti egotique
Sans complexe, malgré la guerre des sous-chefs qui a encore opposé récemment les quadra du gouvernement (Baroin, Pécresse, Le Maire, etc), Wauquiez préfère tacler le PS. C'est de bonne guerre.
« Le PS est un parti égotique, obsédé par lui-même. Ses leaders donnent l'image de politiques qui se préoccupent davantage d'eux que des problèmes des Français. »
Finalement, on comprend la démarche. Laurent Wauquiez est de ses (presque) quadra qui détestent Jean-François Copé presque autant qu'il adore Nicolas Sarkozy. La guerre, pour 2017 et après, est ouverte.
Ces gens-là s'imaginent rester dans le paysage politique pour encore quelques décennies.
Au secours !

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