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« L’Europe – L’arbre magique ; il était une fois …», focus sur la salle noire

Publié le 28 juillet 2011 par Dominique Rémond


Après vous avoir fait un focus sur la représentation de la France par Tomascz Laczynski, laissez-moi vous présenter désormais la salle noire de la galerie Art & Miss.

Cette partie de l’exposition est sans doute celle qui m’a le plus plu. Dans cette salle, l’artiste a effectué une installation intitulée « Le pèlerin des cimetières ». Celle-ci est composée de deux ensembles de panneaux :

-   « Je danse dans l’abîme »

-   « L’âme noire du monde »

Dès que nous entrons dans cette salle, nous avons l’impression d’être réduit à un simple atome dans l‘univers. « Je danse dans l’abîme » évoque un trou avec des éclats de verre, tandis que « l’âme noire du monde » ressemble à des galaxies.

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« L’âme noire du monde » est un grand panneau en verre réalisé à partir d’une palette de couleur très réduite : du noir. Seulement le fond de l’œuvre est en noir, la couche supérieure est transparente. Cette couche est tellement épaisse et bien travaillée qu’elle adopte la couleur de la lumière qui la traverse, dans cette exposition, elle est blanche. Ce panneau, comme tous les autres, est le témoin de l’intérêt de l’artiste pour la lumière, les transparences, ainsi que des motifs qui semblent flotter dans le vide.

Au-delà de notre ébahissement face à un travail aussi technique, il est difficile de ne pas se trouver en position de songeur.

En effet, cette œuvre représente l’abîme; ce gouffre à la fois très profond et fragile qui serait à l’image du mal-être de l’homme.

Ainsi, l’artiste cherche à nous faire méditer, nous, Hommes, petits êtres quasi-insignifiants dans cet univers. On s’interroge alors sur l’intitulé de cette oeuvre, « L’âme noire du monde » : s’agit-il en réalité de l’âme noire de l’Être ? Ou tout simplement, la représentation du Mal ? Effectivement, ces motifs en relief évoquent des grenades, des bombes, des matraques… Rien de très positif qui souligne la sensibilité de l’artiste face aux conflits qui déchirent des peuples et tuent chaque jour des innocents.

Face à cette oeuvre, nous devenons de véritables pèlerins à la quête de notre identité, du sens que nous souhaitons donner à notre existence, au monde qui nous entoure. Ou plutôt de l’Univers.

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Le voyage devient plus gai lorsque l’on se retourne pour découvrir l’installation nommée « Je danse dans l’abîme ». Cette série porte très bien son nom puisque le verrier a mis en place une installation qui nous permet d’être actif face à l’œuvre en le parcourant à travers deux entrées.

Il s’agit d’un ensemble de neuf panneaux en verre, d’environ 70*50 cm. L’installation nous permet de voir les œuvres sous différents angles et c’est ce qui fait la force de cette série. Une œuvre est totalement différente selon l’endroit où l’on se place, à l’intérieur ou à l’extérieur de l’installation. Les couleurs ne vibrent pas de la même manière, la lumière qui brise le panneau est tout aussi changeante. Cette possibilité de jouer avec la lumière, les transparences, les couleurs donne beaucoup de vie à l‘œuvre, malgré le fait qu’elle soit figée par cette structure en bois qui le maintient.

Cette installation émeut d’autant plus que l’on se sent réellement pris en considération par l’artiste. En effet, T. Laczynski a mis en place un parcours permettant au spectateur de voir l’œuvre sous toutes ses formes et tous les angles. Il est ainsi au centre de la réalisation et acteur de ce qu’il voit.

De l’extérieur, les œuvres paraissent lisses et brillantes. Nous sommes agréablement surpris de découvrir l’envers du décor. A l’intérieur de l’installation, nous sommes face au côté brut, non poli, presque granuleux. L’avant et l’arrière du panneau sont tellement différents que nous sommes pris d’envie de toucher l’oeuvre, ou doit-on dire plutôt ces deux œuvres en un ?

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 Recto   Verso

 

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Ce travail est d’autant plus remarquable que le maître verrier a utilisé, avec une grande habilité, et beaucoup de créativité, des feuilles d’or. Ces feuilles qui paraissent si fragiles flottent dans ces panneaux pour toujours, puisque parfaitement incrustées dans le verre. Ces feuilles d’or suspendent, volent. Elles permettent de donner de la couleur et d’effectuer des contrastes assez frappants. La lumière qui la traverse est encore plus étincelante et vive.

Une images vaut mille mots alors je vous laisse déguster celles qui vont suivre !

Je vous invite très vivement à découvrir une exposition hors du commun qui se déroule à la galerie Art & Miss. Vous pouvez rencontrer l’artiste toute la journée du Samedi 30 Juillet 2011, dernier jour de l’exposition. Ne manquez le pot de clôture en sa présence.

Behiye ALTAN

Assistante galériste

Galerie Art & Miss

www.artetmiss.fr

[email protected]

Tél : 01.42.71.79.07

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