BAD TEACHER de Jake Kasdan

Exit les gentilles Louanne Johnson (Esprits Rebelles) et Erin Gruwell (Ecrire pour exister), et place à Elizabeth Halsey, enseignante vénale et superficielle qui n’a que faire de ses élèves ! Sa seule obsession ? Empocher un maximum d’argent pour se refaire les seins et séduire son collègue (Justin Timberlake), quitte à arnaquer les gamins, pourrir la vie de sa parfaite rivale (géniale Lucy Punch), multiplier les combines malhonnêtes et user de ses charmes. Bon, ok, ça ne vole pas très haut. Mais c’est sans compter sur la génialissime Cameron Diaz, franchement hilarante en vraie bitch de cinéma. Politiquement incorrect (malgré un assagissement final prévisible), Bad Teacher s’amuse surtout à exp(l)oser le corps professoral : bêtise des équipes, autocongratulations hypocrites, copinages artificieux. L’humour est (parfois) régressif, (souvent) acéré. Au point que le comique peut se vanter de posséder des allures farrelyennes plutôt réjouissantes.
Jake Kasdan nous convie alors à une petite heure et demie de gags en pagaille, sur un mode mi-critique mi-récréatif assumé, jouissif lorsqu’il ose piétiner les codes du film de prof, les modèles canoniques des héroïnes dévouées, et, les bienséances. Elizabeth boit, fume des joints, parle comme un mec : une figure anticonformiste inhabituelle dont le film se sert, en contraste, pour se gausser du puritanisme et de la rigidité américaine. Tout le monde y prend pour son grade : parents d’élèves, système éducatif, inspecteurs, hiérarchie et ados. Tout le monde y est dépeint avec un cynisme latent aussi drôle qu’effronté. De tous, c’est finalement la blonde décomplexée qui paraît la plus normale, dans sa course à l’hédonisme- vaguement désespérée.