Retour au sommet ou effondrement ? Les joueurs défensifs

Maintenant que les tous les camps d’entraînement sont ouverts et qu’on commence à reprendre notre souffle suite au dédale de signatures et de transactions des derniers jours, poursuivons notre série sur les joueurs qui ont ralenti en 2010 après avoir obtenu du succès en 2009. Dans cet article, les spécialistes de la défensive prennent le plancher.
Jared Allen :
2010 : 60 plaqués, 11 sacks, 2 interceptions, 0 safety et 1 échappée provoquée
2009 : 51 plaqués, 14.5 sacks, 1 interception, 1 safety et 5 échappées provoquées
Durant l’entre-saison 2009, Jared Allen s’est marié et est devenu propre. Est-ce que sa puissance résidait dans son mullet? La question est ouverte, car la première saison d’Allen avec une coupe de cheveux qu’il peut montrer à sa belle-maman n’a pas été fructueuse. Les stats globales sont bonnes et bien des DE seraient très heureux d’une saison de 11 sacks, mais pour un gars qui oscillait autour du 15 sacks depuis 3 ans, c’est une diminution marquée. C’est surtout son début de saison qui fut catastrophique. Il a fallu attendre la 8e rencontre des Vikes pour voir le 2e QB plaqué derrière la ligne de mêlée par Allen. Meneurs pour les sacks en 2009, la défensive mauve a été à l’image de son leader, n’en obtenant que 2 pendant tout le mois d’octobre. Avec une fiche de 3-5, le Minnesota avait déjà creusé sa tombe au réveil du nouveau marié. Le départ du DE Ray Edwards vers Atlanta ajoute encore plus de pression à Allen en vue de la prochaine saison.
La prédiction : A sa dernière campagne avant la trentaine, Allen a encore du bon football à offrir, mais les saisons de 15 sacks sont derrière lui.
Brian Cushing :
2010 : 76 plaqués, 1,5 sack, 0 interception
2009 : 133 plaqués, 4 sacks, 4 interceptions
Lui, il est tombé de haut! Choix de première ronde en 2009, il a immédiatement brillé sur le terrain, remportant 2 fois le titre de recrue défensive du mois en route quasi-unanime vers le sacre annuel. Machine à plaquer, fort comme un bœuf, il était le prochain LB d’élite destiné à faire trembler les QB de la ligue. Puis est arrivée 2010… L’année a commencé avec une suspension de 4 matchs pour consommation de produits dopants (on s’en doutait un peu!). D’ailleurs, au Panthéon des excuses loufoques pour expliquer son test positif, celle de Cushing occupera maintenant une place de choix. Son retour sur le terrain fut beaucoup moins inspiré, Cushing jouant comme un bon LB plutôt que comme la super vedette qu’il semblait vouloir devenir. Une année de misère qui s’est conclue avec une bagarre contre un coéquipier sur le terrain en pleine rencontre. Avec de nouveaux entraîneurs défensifs, reviendra-il au sommet en 2011?
La prédiction : Les atouts physiques sont là, mais c’est le 2e étage qui inquiète. Cushing demeurera un bon LB, mais pas la terreur que sa saison 2009 laissait présager.
Elvis Dumervil :
2010 : Aucune stat
2009 : 49 plaqués, 17 sacks et 4 échappées provoquées
A l’automne 2009, les Broncos ont surpris le monde de la NFL avec un départ canon. Une partie de la raison fut l’émergence d’Elvis Dumervil, auteur de 10 de ses 17 sacks dans les 6 premiers matchs de son équipe, dont 4 dans la seule 2e demie du match contre Cleveland. Les Broncos l’ont récompensé avec un gigantesque contrat qu’il n’a pu justifier en 2010, une déchirure d’un muscle de la poitrine le tenant éloigné de l’action toute l’année. Il se dit complètement remis et prêt à attaquer la campagne 2011 d’une nouvelle position. En effet, comme il l’a fait au début de sa carrière avec un succès variable, Dumervil se retrouvera au poste de DE dans la nouvelle stratégie défensive 4-3 de Denver, laissant au premier choix Von Miller le rôle de secondeur. A cet effet, Dumervil ajoutera 15 livres à sa charpente, mais à 260 livres, il demeure petit pour le rôle qu’il aura à accomplir.
La prédiction : Le changement de position suscite des doutes. Dumervil mettra de la pression sur le QB, obtiendra sa part de sacks (pas 17, mais quand même un joli nombre), mais il risque de se faire défoncer en situation de course.
Ray Maualuga :
2010 : 75 plaqués, 1 sack, 2 interceptions et 0 échappées provoquées
2009 : 63 plaqués, 1 sack, 0 interception et 3 échappées provoquées
Ok, on baisse de niveau ici. Mais Maualuga, c’est l’excuse pour parler de la défensive des Bengals, 4e en 2009, redescendue en milieu de peloton en 2010. La défensive de 2009 était physique, punitive et dominait les lignes de mêlées contre des équipe qui n’ont plus besoin de prouver leur robustesse comme les Steelers et les Ravens. Il en a résulté un championnat de section. Celle de 2010, avec le même personnel, fut molle et peu inspirée. En considérant le départ de Jonathan Joseph (CB) et une pluie hâtive de blessures chez les linebackers, 2011 n’annonce rien de bon. De retour à son poste universitaire de Middle Linebacker et nouveau meneur dans le caucus, ce sera à Maualuga de renverser la tendance. Statistiquement, il a livré des meilleurs chiffres l’automne dernier qu’à sa campagne recrue. Mais son coordonateur défensif a qualifié son jeu de moyen (« extremely average » ) et indiscipliné. Solide cogneur, Maualuga a été repêché en même temps que ses coéquipiers universitaires Clay Matthews Jr. et Brian Cushing. Personne ne lui demande d’atteindre ce niveau d’excellence, mais il doit quand même commencer à s’imposer comme un bon leader défensif.
La prédiction : Comme MLB Maualuga aura plus d’impact et devrait présenter des stats intéressantes en fin de saison. Ce ne sera pas suffisant pour ramener la défensive tigrée parmi l’élite toutefois.
Darren Sharper :
2010 : 16 plaqués, 1 passe rabattue et 0 interception
2009 : 71 plaqués, 15 passes rabattues et 9 interceptions dont 3 ramenées pour des touchés
Au moment d’écrire cet article, le gars n’a même pas de contrat et s’il revient au pays de Jean Batailleur, ce sera comme substitut, donc pourquoi en parler? Parce que ce genre de jeu, que Sharper et l’unité défensive fleurdelisée ont réalisé à profusion en 2009 est exactement ce qui a manqué aux Saints de 2010. Statistiquement, la défensive s’est améliorée, mais ils furent incapables de réaliser les gros jeux. Des 39 revirements causés l’année du Super Bowl (2e dans la NFL), 8 ont été ramenés pour des touchés. En comparaison, les Saints n’ont réussi que 9 interceptions en 2010, la pire performance dans la NFL. Darren Sharper en avait obtenu autant à lui seul l’année précédente! Avec l’ajout de Shaun Rogers et du premier choix Cameron Jordan, contrer le jeu au sol a été la priorité défensive en Nouvelle-Orléans durant la saison morte. Mais pour faire revivre à leurs fans les grandes émotions d’il y a 2 ans, il faudra aussi créer plus de revirements.
La prédiction : Tant pour Sharper que pour l’équipe, 2009 fut une campagne d’exception où tout a bien fonctionné. Le safety finira par trouver du travail, mais n’est plus un joueur d’impact, à l’image de la défensive du Bayou.
-ARTICLE ÉCRIT PAR JR-