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lettre ouverte à la socialosphère

Publié le 04 août 2011 par Despasperdus

Le taulier d'Une autre vie nous a gratifié d'un billet :@despasperdus les melenchonistes n'ont décidément rien compris ! en réaction à notre chronique la droite n'est ni incompétente ni en échec.

Ne sachant si d'autres camarades socialistes ont réagi sur leurs blogs respectifs, la présente réponse s'adresse à la fois à Stef et à la socialosphère.

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A priori, la socialosphère, les militants, adhérents et sympathisants - quelles que soient leurs divergences et leurs courants - défendent à l'extérieur la ligne du PS... C'est cette ligne politique que nous critiquons avec constance, pas les personnes.

Préférant l'argumentation à l'invective et aux procès d'intention, il nous semble préférable de reprendre - en les citant - les passages du billet précité pour éviter tout quiproquo.

En l'espèce, l'exercice est fastidieux et long, agrémenté de quelques notes en bas de page, mais il a le mérite de la clarté.

Commençons par le titre :

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«@despasperdus les melenchonistes n'ont décidément rien compris ! »

Au risque de décevoir les pro ou anti, nous ne nous sommes jamais considérés comme «mélenchonistes» malgré notre engagement au parti de gauche.

Pour des raisons personnelles et politiques, nous nous gardons bien de participer à un quelconque culte de la personnalité et d'accepter d'être qualifiés et affublés d'un néologisme.

A toutes fins utiles, nous précisons que nos billets de bloug expriment notre point de vue personnel (Cf. "à propos").

Le billet débute ainsi :

«Notre camarade DPP se fend d'un billet pour nous expliquer à nous, quelques blogueurs trop pro-socialistes à son goût, que nous ne pouvons qualifier d'incompétente la droite aux responsabilités.»

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Le «trop pro-socialistes à son goût» est purement spéculatif, puisque nous n'avons jamais reproché à quiconque ses idées et ses engagements.

Libre à chacun de penser et de militer comme il lui plaît... de contester, critiquer argumenter en s'adressant à quiconque... même à quelques blogueurs, non ?

Pour la bonne bouche, l'expression «pour nous expliquer à nous» est assez comique, non ?

Stef poursuit :

« (...) à savoir rompre avec le "néo-libéralisme', changer profondément le système, etc, en tapant une fois de plus sur le PS et l'Europe, coupables de tous nos maux.»

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Difficile de répondre avec exactitude car aucun exemple n'étaye cette affirmation...

Nous évoquons régulièrement l'UE parce que nombre de décisions nationales doivent respecter le droit européen.

C'est sympa de taper sur la sarkozie mais certaines réformes de la droite transposent des décisions prises au niveau européen... parfois avec le soutien du PSE ![1]

Nous ne jugeons ni ne tapons sur le PS. Nous regrettons qu'il ne s'oppose pas RÉELLEMENT au néo-libéralisme.

Ce que nous lui reprochons, c'est surtout de ne pas assumer publiquement son ralliement au néo-libéralisme, contrairement aux autres partis membres de l'Internationale socialiste.

Cette communication volontairement ambiguë enfume le débat public et crée l'illusion d'une opposition, comme à l'occasion du "plan d'aide" à la Grèce ou de la réforme des retraites... [2]

Petite confession :

« Je dois dire que cette vieille rengaine "ils ont tord, nous avons raison" commence à m'agacer,(...)»

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Notre précédent billet n'a pas pour objet de révéler une quelconque vérité mais de dire, entre autres, que limiter ou enfumer le débat avec des notions subjectives telles que la crédibilité ou la compétence est un leurre...

Un leurre susceptible de dépolitiser toute question. Martine Aubry , la première secrétaire du PS, a soutenu la candidature de la ministre (compétente...) Lagarde au FMI ! Au nom de la crédibilité, le PS surenchérit sur la question de la dette. [3]

Cette dépolitisation qui tend à exclure des thèmes du débat politique (le social, le budget) nous semble dangereuse.

Le raisonnement qui suit est alambiqué :

« (..) ce n'est pas seuls quelques dirigeants socialistes qu'il faudrait ainsi blâmer si nous suivions cette logique, mais bel et bien toute une génération d'électeurs qui, en choisissant la droite au pouvoir depuis plus de 15 ans, montre son attachement à un système auquel chacun contribue, et pourtant tant décrié par l’extrême gauche melenchoniste.»

BLÂMER ? L'électeur qui serait attaché au système et qui vote majoritairement à droite...? Et cela exonérerait donc la responsabilité des socialistes ? Et donc rendrait illégitime toute critique des institutions de la Vème République et du système capitaliste par le Front de gauche ?

A priori, si le 1er parti d'opposition est incapable de remporter la présidentielle depuis 1995, il doit y être tout de même pour quelque chose, non ?

Par ailleurs, le supposé attachement du corps électoral au système est très relatif, vu le haut niveau de l'abstention...

Enfin, l'expression «l’extrême gauche melenchoniste» est une aberration, probablement involontaire.

Stef continue :

«Une introspective s'impose, le discours de culpabilisation suffit-il ? »

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Nous vous invitons à lire ou visionner les textes et discours du Front de gauche : point de culpabilisation, [4] mais des arguments et surtout un programme de gauche. [5]

Le discours de culpabilisation, ne serait-ce pas plutôt celui du vote utile ? [6]

L'argument imparable tombe :

«Apparemment pas au vu des intentions de votes pour le leader du Front de gauche. J-L.Melenchon candidat à la présidentielle ne dépasse pas les 4%.»

Au petit jeu des sondages, au risque d'être discourtois, nous pourrions en citer d'autres, plus favorables au candidat du Front de gauche...[7]

Mais pour nous, les seuls sondages qui vaillent sont ceux qui sortent des urnes...[8].

D'ailleurs, les dernières cantonales ont porté le Front de gauche au-delà des 10 %.

Enfin, l'argument du pourcentage de voix, pour mesurer si untel est dans le vrai ou non, est particulièrement spécieux ! D'autant plus qu'il sous-entend que les choses sont figées...

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Vient ensuite une question maintes fois posée à Mélenchon :

«Prendra t-il ses responsabilités dans un gouvernement de gauche ?»

Aux dernières nouvelles, le candidat du Front de gauche a maintes fois répété qu'il n'était pas intéressé par un poste ministériel.

Pourquoi poser une telle question ? Pour nier sa parole. Pour spéculer un éventuel reniement de la parole donnée ? Pour instiller le doute ? Hein pourquoi ?

Autre question :

«Que fera t-il entre les deux tours du scrutin présidentiel si il n'est pas qualifié »

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Le Front de Gauche n'entend pas faire de la figuration ou du témoignage !

Aussi, que fera le/la candidat-e socialiste si JL Mélenchon est qualifié au 2d tour ?

On pose cette question parce qu'aux cantonales, des candidats du PS et d'EELV n'ont pas respecté cette tradition de gauche qui impose aux candidats progressistes de se désister en faveur du candidat de gauche arrivé en tête.

Rappelons également qu'en d'autres contrées, la social-démocratie a préféré la droite à la gauche. D'ailleurs, il n'aura échappé à personne le rapprochement, récemment célébré médiatiquement, entre le PS et un SPD qui a refusé l'alliance avec Die Linke...

L'interrogatoire se poursuit :

« Ira t-il jusqu'au bout de sa démarche anti-Parti socialiste ?»

Doit-on comprendre qu'une candidature hors du PS est illégitime ? Qu'il n'y aurait que le PS pour représenter la gauche ?

Cette question aurait mérité d'être approfondie par son auteur.

Enfin, ultime question en guise d'avertissement :

«Assumera t-il d'être une cause de l'échec de la gauche en 2012 ?»

Là encore, nous ne comprenons pas en quoi le Front de gauche serait une cause de l'éventuel échec de la gauche en 2012...
[9]

Cette question est pour le moins culpabilisante, non ?

Le raisonnement nous échappe !

Après les questions, Stef fournit la réponse :

«Ces questions sont pour le moment sans réponses, (...)»

Alors là, on salue l'artiste !

On apprécie le procédé, digne des plus médiatiques éditocrates, qui consiste à ignorer volontairement toutes les réponses, au demeurant invariables, dans les médias, les notes de blog et les discours de Mélenchon aux questions précitées... [10]

Quel est l'objectif de la méthode ? Hein ?

Stef poursuit sa conclusion :

«et expliquent peut être le manque d'intérêt de l'électorat pour le vote Mélenchonniste. A force de dire qu'on n'a rien compris...»

Le "manque d'intérêt" concerne l'ensemble des formations politiques. [11] Certaines décisions ont peut-être participé à ce désintérêt, non ?[12].

Pour conclure... « cette vieille rengaine de l’extrême gauche melenchoniste», nous vous invitons à lire le document maison, ci-dessous. qui montre un intérêt persistant et croissant pour le Front de gauche.

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Notes

[1] blog des élus du PCF - Parlement européen: le PS et Europe écologie pactisent avec la droite !

[2] des pas perdus - la Grèce et les retraites du PS : les mots pour ne pas dire TINA...

[3] L'Express - Martine Aubry s'engage à revenir à 3% de déficit public en 2013

[4] Les échos de la gauchosphère - le discours de Stalingrad : place au peuple !

[5] L'Humanité - « L’humain d’abord »: le programme populaire partagé du Front de gauche

[6] des pas perdus - hu hu hu hu unité 2012

[7] EPOC - Election Présidentielle 2012 - Sondages

[8] des pas perdus - le sondage ou l'art de la manipulation

[9] Vive le feu - salir Mélenchon

[10] Politis - les engagements de Mélenchon

[11] des pas perdus - abstention entre résignation et piège à cons...

[12] des pas perdus - 29 mai 2005, la victoire puis la curée


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