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Test de Limbo sur PS Store

Publié le 05 août 2011 par Axime
Test de Limbo sur PS Store

Ceci est une version actualisée du test publié l'an passé pour la Xbox 360.
Une catégorie de joueurs se plait à penser (et panser leurs plaies au final) que la dématérialisation a des élans aux frontières du maléfique pour la culture vidéoludique. Pourtant, les productions qui démontrent tous les bienfaits d'un tel support commencent à polliniser et prendre du galon dans ce monde de goût provenant la plupart du temps de petits développeurs indépendants. Après Braid, Trine, j'en passe et des (pas forcément) meilleurs, mais surtout près d'un an après le Xbox Live, la PlayStation 3 voit enfin les lueurs de Limbo, chef-d'oeuvre danois de son état.


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Je vous trouve très (Lim)beau
Oser s'aventurer vers une audace artistique peut être à double tranchant au XXIème siècle, notre société étant de plus en plus habituée à un conformisme multi-plans. Nager à contre-courant n'est jamais très prudent et on risque rapidement de se noyer, englouti par un flot mercantile. Mais une main presque céleste se tend parfois vers cette rade. PlayDead vient tout juste de proposer la sienne à tous les joueurs qui souhaiteraient faire un petit bout de chemin dans leur univers. Et quel voyage !
Reniant toute superficialité, la production danoise débute sans cinématique, sans texte, sans musique, juste le poids des images où l'on voit un jeune homme impuissant face à l'enlèvement de sa sœur. C'est dans une course désespérée qu'il se lance pour sauver sa consanguine et qui l'emmènera vers bien des épreuves. Support dématérialisé oblige, pas besoin d'un livret interminable pour comprendre la mécanique de Limbo. Alliant onctueusement plateforme et réflexion, l'expédition de notre héros un peu perdu nous fait entrer de plain-pied dans un monde sombre, dont les rares éclaircies sont celles de vos déductions et résolutions d'énigmes.
Ce dosage méticuleux entre deux genres est parfaitement proportionné et permet une progression continue des problèmes face auxquels on se retrouve et leur difficulté. Les mécanismes, bien que multiples, sont simples dans leur exécution, un peu moins dans leur compréhension une fois la première moitié du jeu accomplie. C'est ainsi que si l'on doit par exemple tirer une caisse pour accéder au niveau supérieur lors des premières minutes, au bout de deux heures, il faut faire monter une plateforme via un élévateur pour ensuite déclencher un changement d'apesanteur qui lui-même permettra de débloquer un autre mécanisme plus loin utile pour bien disposer la caisse initiale. C'est cet enchevêtrement d'actions à accomplir dans un timing souvent serré qui fera s'arracher des cheveux pour ensuite nous faire sourire bêtement une fois la solution trouvée. Bien évidemment, pour le plaisir de la découverte, mais aussi le bien-être de vos méninges, nous ne vous dévoilerons pas plus de détails susceptibles de vous mettre la puce à l'oreille quant à la résolution d'une énigme. L'adage qui veut que le progrès ne vaut que s'il est partagé par tous a ses limites.


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Limbo & Verlaine
Bien qu'il soit intégralement monochromatique, Limbo jouit d'une puissance visuelle à la limite de l'excellence, donnant l'impression de disposer d'une palette de couleurs plus étoffée que n'importe quelle autre production. Cette gageure est le fruit d'une finesse, d'une poésie perpétuelle dans l'environnement et son graphisme auquel on aurait presque envie de mettre une majuscule pour montrer toute sa force artistique. Au moment où l'on débat quant à la qualification d'art pour le jeu vidéo, Limbo s'impose en toute humilité comme l'un des arguments indéniables de cette dénomination. L'animation est fort heureusement en adéquation avec le tableau et tout coule de source. Pour nos oreilles, ce sont tour-à-tour des thèmes oppressants ou abstraits qui imprègnent de leurs portées nos tympans, même si ceux-ci, sous la commande de nos cellules grises plus qu'affairées, sont peu enclins à nous distraire sous la commande de nos cellules grises.
Quant à la jouabilité, elle se veut réduite à la plus grande simplicité puisque seuls deux boutons sont requis : celui qui permet de sauter et l'autre pour actionner des rouages, déplacer des objets ou encore s'accrocher fermement à des plateformes. On apprécie entre outre la réactivité des déplacements ne nous mettant jamais en porte-à-faux ou encore l'inertie de notre personnage, tout en justesse une fois de plus. Mais va-t-on réussir à trouver des défauts à Limbo ?
La réponse est malheureusement oui. Car comme toute bonne chose, la fin du jeu arrive très vite. Même si l'on bute quelques minutes sur certains passages, il ne vous faudra pas plus de cinq, six heures tout au plus pour que la séquence finale vous apparaisse en vous laissant ce goût d'encore dans la bouche. Certes, il est possible de tenter un run de l'aventure pour débloquer un machiavélique succès, viser la collecte d'un bonus, les oeufs cachés dans les niveaux, afin de viser le pourcentage de complétion le plus élevé possible, ce ne sera jamais aussi savoureux que lors de la première mise-en-bouche qu'on a savouré comme un nuage de douceur.


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