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De qui est-ce? Petit jeu de l'été (24)

Par Mango
De qui est-ce? Petit jeu de l'été (24)*  Ce jeu "de qui est-ce?", juste pour le fun, consiste tout simplement à retrouver l’auteur du roman célèbre dont on présente ici  le premier paragraphe d'un des chapitres.   Les réponses sont données par mail (adresse dans mon profil ) ou dans les commentaires mais de façon détournée  en donnant d'autres indices ou les initiales de l'auteur.

** L'auteur à découvrir était Alfred de Musset: La confession d'un enfant du siècle

Ont trouvé: Clara,  Ys,Aifelle,Kathel,AnneDominique, Ötli,  


***L'auteur du jour n'a pas survécu à l'avancée nazie dans le mondeLe récit est celui d'une passion foudroyante, un scandale dans une pension de famille "comme il faut" sur la Côte d'Azur. Seuls le narrateur et une vieille dame anglaise très distinguée cherchent à comprendre la fugitive. 
Dans la petite pension de la Riviera où je me trouvais alors (dix ans avant la guerre de 1914) avait éclaté à notre table une violente discussion qui brusquement menaça de tourner en altercation furieuse et fut même accompagnée de paroles haineuses et injurieuses. Ainsi en fut-il cette fois-là dans notre société de commensaux tout à fait bourgeois, qui d’habitude se livraient paisiblement à de  small talks et à de petites plaisanteries sans profondeur, et qui le plus souvent, aussitôt après le repas, se dispersaient : le couple conjugal des Allemands pour excursionner et faire de la photo, le Danois rondelet pour pratiquer l’art monotone de la pêche, la dame anglaise distinguée pour retourner à ses livres, les époux italiens pour faire des escapades à Monte-Carlo, et moi pour paresser sur une chaise du jardin ou pour travailler. Mais cette fois-ci, nous restâmes tous accrochés les uns aux autres dans cette discussion acharnée ; et si l’un de nous se levait brusquement, ce n’était pas comme d’habitude pour prendre poliment congé, mais dans un accès de brûlante irritation qui, comme je l’ai déjà indiqué, revêtait des formes presque furieuses. Il est vrai que l’événement qui avait excité à tel point notre petite société était assez singulierOn comprendra qu’un événement si foudroyant arrivé sous nos yeux était de nature à émouvoir puissamment des gens accoutumés à l’ennui et à des passetemps insouciants. En effet, par suite de l’indiscrétion d’une femme de chambre qui avait lu cette lettre (le mari effondré sur lui-même, dans sa colère impuissante, l’avait jetée toute chiffonnée n’importe où sur le parquet), on eut vite appris que MmeHenriette n’était pas partie seule, mais d’accord avec le jeune Français (pour qui la sympathie de la plupart commença dès lors à diminuer rapidement). Après tout, au premier coup d’œil, on aurait parfaitement compris que cette petite madame Bovary échangeât son époux rondelet et provincial pour un joli jeune homme distingué. Mais ce qui étonnait toute la maison, c’était que ni le fabricant, ni ses filles, ni même Mme Henriette n’avaient jamais vu auparavant ce Lovelace; et que, par conséquent, une conversation nocturne de deux heures sur la terrasse et une heure de café pris en commun dans le jardin puissent avoir suffi pour amener une femme irréprochable, d’environ trente-trois ans, à abandonner du jour au lendemain son mari et ses deux enfants, pour suivre à l’aventure un jeune élégant qui lui était totalement étranger. 

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