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Sarkozy : à la recherche de la confiance perdue

Publié le 12 août 2011 par Hmoreigne

Sarkozy : à la recherche de la confiance perdueCette fois il a vraiment changé. Le président vibrionnant a laissé la place à un chef de l’Etat soucieux. Comme une malédiction, à chaque fois qu’il commence à reprendre la main, des événements inattendus viennent mettre à mal ses stratégies. A une poignée de mois de l’échéance présidentielle, la crise est là mais, la confiance elle est partie. Confiance des français, confiance des marchés mais aussi pour la première fois peut être, du président lui-même en sa capacité à peser sur le cours des choses.

On n’en est pas encore au stade de la résignation mais le volontarisme qui a toujours été la marque de fabrique de Nicolas Sarkozy en a pris un coup. Une nouvelle ride, persistante, vient barrer le front du président. Les Français sont inquiets des possibles répercussions de la situation financière actuelle mais, pied de nez de l’histoire, ils semblent faire davantage confiance à la chancelière allemande, Angela Merkel, qu'à leur propre président pour sortir de la crise. Telles sont en tous cas  les conclusions d’un sondage Harris Interactive pour Le Parisien, publié jeudi 11 août. Angela, la perpétuelle indécise,… quelle ironie.

Au même moment pourtant, selon un autre sondage CSA/Les Echos réalisé les 9 et 10 août, la côte de confiance du président augmente de trois points ! Ah, les enquêtes d’opinion, c’est avant tout l’art de poser la bonne question pour avoir la bonne réponse.

Non, rien ne va. Alors que le chef de l’Etat sacrifie ses vacances pour tenir une réunion d'urgence sur la crise financière voilà que les marchés en tirent la conclusion que c’est un signe de fébrilité, que le bateau France prend l’eau et c’est l’emballement. L’exact contraire de ce qui était recherché.

Le président le sait, il faut aller vite mais le temps de l’Europe n’est pas celui des marchés. Le 24 août il rencontrera Angela Merkel. C’est proche mais c’est bien loin quand chaque journée qui passe apporte son lot de surprises, notamment de tentations spéculatives sur la dette française.

A l’automne, le gouvernement sera contraint d’annoncer un nouveau train de mesures pour réduire le déficit. Ce sera nouveau coup de rabot sur les niches fiscales. Un exercice des plus délicats : faire rentrer de l’argent dans les caisses sans faire des mécontents dans un électorat favorable au président qui s'est déjà réduit comme une peau de chagrin. Pas de quoi rassurer les marchés.

Sur la scène européenne, ses homologues ne l’aident guère. Berlusconi est totalement discrédité, Zapatero s’est coupé les ailes en annonçant qu’il ne serait pas candidat à sa succession. Il reste l’incontournable Angela mais, le courant ne passe pas. La chancelière allemande est d’ailleurs la seule dirigeante de la zone euro qui n’a rien modifié à son programme estival. Après une randonnée dans le Tyrol, elle poursuit officiellement ses vacances à Berlin jusqu'à samedi. La plupart des observateurs considèrent  depuis longtemps Angela Merkel comme « l’homme malade » de l’euro, celui qui a multiplié les bourdes et exaspéré ses partenaires.

Le moteur franco-allemand a pris des allures de mariage de la carpe et du lapin. Alors que beaucoup ne voient comme seule munition politique restante face à la crise qu’un renforcement de l’intégration européenne, la chancelière prend le risque, faute de confiance dans son partenaire d’Outre-Rhin, de tergiverser. De faire comme la cavalerie, d’arriver en retard, quand il sera trop tard.

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