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La grève du Samu social contre les coupes budgétaires

Par Plumesolidaire

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Samu social : "Les travailleurs sociaux saturent"

LEMONDE.FR | 02.08.11 |

Face aux coupes budgétaires de l'Etat, les travailleurs sociaux se sont mobilisés en nombre, mardi 2 août. La grève était suivie dans trente départements, selon Maud Bigot, responsable de la Coordination nationale des professionnels de l'urgence sociale. A Paris, près de 300 personnes se sont réunies dans les rues, d'après Matthieu Angotti, directeur général de la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars).

Le mouvement est inédit. "D'habitude, il est assez rare que les travailleurs sociaux, ceux qui travaillent sur le terrain, descendent dans la rue pour des revendications politiques", souligne Matthieu Angotti. La mobilisation témoigne d'un ras-le-bol général : "Les travailleurs saturent et sont surtout frustrés de ne plus pouvoir aider les personnes en difficultés." Une étude de la Fnars rendue publique le 26 juillet montrait que le Samu social ne peut plus trouver d'hébergement à 65 % des personnes qui le sollicitent.

UNE POLITIQUE "PAS ADAPTÉE"


Cette mobilisation intervient après la démission, le 19 juillet, de Xavier Emmanuelli, fondateur du Samu social, qui dénonçait une situation budgétaire "plus gérable". Matthieu Angotti critique surtout la politique "incohérente" de l'Etat. Pour lui, "Le logement d'abord", la proposition de Benoist Apparu consistant à fermer 4 500 lieux d'hébergement d'urgence pour les remplacer par autant de logements définitifs, "n'est pas adaptée" : "Il faut évidemment construire de nouveaux logements à moyen terme. Mais pour le court terme, l'urgent, la crise, les chambres d'hôtels doivent à tout prix rester ouvertes."


De son côté, Benoist Apparu assure que les budgets finançant les places d'hébergement d'urgence ont "augmenté en l'espace de quatre ans". "Sur l'Ile-de-France par exemple, entre 2007 et aujourd'hui, le budget [de l'ensemble des places d'hébergement que l'Etat finance] a augmenté de 65 %. Sur la France entière, le budget a augmenté de 30 %", a-t-il expliqué mardi sur RMC.


"MÉPRIS ET CYNISME DES CONSEILLERS"


Ce que Matthieu Angotti reproche au ministère, c'est de ne "pas répondre à la crise". Une crise qui, d'après lui, "touche davantage les plus démunis". Pour résoudre la situation, "l'Etat doit comprendre qu'il faudra avant tout du temps, des logements et de l'accompagnement".


Après la manifestation de mardi, Maud Bigot, organisatrice du mouvement, souhaitait s'entretenir avec le ministre du logement. Elle assure que Benoist Apparu "n'a pas voulu la recevoir". Sa délégation s'est, dit-elle, "heurtée au mépris et au cynisme des conseillers du cabinet". "Nous espérons rencontrer Nicolas Sarkozy dans la semaine", a-t-elle ajouté avant de conclure : "On ne lâchera pas."


Donald Walther

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Le Samu social en grève contre les coupes budgétaires

LEMONDE.FR avec AFP | 02.08.11 |

Deux semaines après la démission du président du Samu social, Xavier Emmanuelli, des professionnels de l'urgence sociale sont en grève, mardi 2 août, pour dénoncer les restrictions budgétaires décidées par l'Etat et la méthode du gouvernement pour réformer le secteur.

L'appel à la grève et à manifester dans toute la France s'adresse aux personnels du numéro d'urgence 115 et aux équipes mobiles des associations qui vont à la rencontre des SDF. Il a été lancé par la Coordination nationale des professionnels de l'urgence sociale, soutenue par la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars). Selon la Coordination nationale des professionnels de l'urgence sociale, à l'origine du mouvement, une trentaine de départements sont concernés par cette grève.

A Paris, les manifestants sont attendus à 12 h 30 au square Boucicaut (7e arrondissement), où des familles sans logement campent depuis la mi-juillet. Ils marcheront ensuite jusqu'au ministère du logement, "avec l'espoir qu'une délégation soit reçue et entendue". A Lyon, les douze salariés du Samu social seront en grève jusqu'à 20 heures. Les professionnels réclament de l'argent, après que l'Etat a annoncé en mai une réduction des moyens alloués en 2011 à l'hébergement des personnes sans abri.

POUR LE GOUVERNEMENT, LE "LOGEMENT D'ABORD"


Places d'hébergement supprimées, Samu social et numéro 115 saturés, familles réfugiées aux urgences des hôpitaux, démission du président fondateur du Samu social, Xavier Emmanuelli, dénonçant le 19 juillet une situation budgétaire qui n'est "plus gérable"... La crise qui minait déjà le secteur s'aggrave, selon les associations. "Les services d'urgence sont amenés à trier les personnes sans abri, à refuser d'accueillir des familles et à réduire leurs services. Ces contraintes placent les travailleurs sociaux dans des contradictions insupportables", souligne la Fnars.

Dans une tribune publiée par Libération, des salariés et des équipes mobiles s'adressent directement à Nicolas Sarkozy, lui rappelant : "Vous aviez dit zéro SDF... Vous achevez votre mandat en diminuant de manière drastique les budgets alloués à l'hébergement. Pour nous, professionnels de l'urgence sociale, ç'en est trop."


Les crédits dévolus à l'association ont été ramenés de 110 millions d'euros en 2010 à 90 millions cette année. Le financement de l'hébergement en hôtel a été amputé de 25 %, avec des conséquences immédiates sur les demandes d'hébergement d'urgence : 5 000 nuitées en moins en Ile-de-France chaque jour, dont 3 500 à Paris.

Ces restrictions budgétaires sont réalisées sur fond de réorientation de la politique du gouvernement autour du concept du "Logement d'abord" : donner la priorité à un accès de long terme des personnes sans domicile à un véritable logement, sans passer par la case de l'hébergement d'urgence, très coûteux.

Mais les associations estiment que le gouvernement "met la charrue avant les bœufs" en commençant à réduire le nombre de places en hébergement sans veiller à ce que les logements soient disponibles en nombre suffisant. Le secrétaire d'Etat au logement, Benoist Apparu, répond qu'il existe 115 000 places d'hébergement d'urgence dans toute la France, et que si 4 500 doivent disparaître d'ici à la fin de 2011, 4 500 nouveaux logements seront créées dans le même temps, doublant ainsi leur nombre.

M. Apparu a également fait valoir mardi que les budgets finançant les places d'hébergement d'urgence avaient "augmenté en l'espace de quatre ans". "Sur l'Ile-de-France par exemple, entre 2007 et aujourd'hui, en l'espace de quatre ans, le budget [de l'ensemble des places d'hébergement que l'Etat finance] a augmenté de 65 %. Sur la France entière, le budget a augmenté de 30 %", a-t-il déclaré sur RMC.

Une étude, publiée le 26 juillet, montrait cependant que les trois quarts des parents avec enfants qui sollicitent le 115 reçoivent une réponse négative à leur demande, laissant sans hébergement plusieurs centaines d'enfants.


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