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Melancholia

Publié le 13 août 2011 par Lorraine De Chezlo
MELANCHOLIAde Lars von TrierDrame fantastique - 2h10Sortie salles France - 10 août 2011avec Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg, John Hurt, Kiefer Sutherland...Prix d'interprétation féminine - Festival Cannes 2011
Justine et Michael fêtent leur mariage dans une somptueuse demeure. C'est la soeur de la mariée, Claire, qui a tout organisé. L'ambiance n'est pourtant pas à la hauteur. La mère de Justine, divorcée, veut rendre des comptes à son ex-mari à cette occasion et déverse sa haine des mariages, Justine elle-même tente de s'isoler à plusieurs reprises, elle n'est pas si rayonnante, et son pauvre jeune époux ne la comprend pas. L'atmosphère est particulière, le ciel semble être perturbé également. En effet, il se dit par certains scientifiques qu'une planète nommée Melancholia se dirige vers la Terre. La heurtera-t-elle ?
Le film s'ouvre sur des scènes de ralenti grandioses, habillées d'une musique classique majestueuse. Le ciel est sombre et la Terre vit ses dernières heures, une gigantesque planète est sur le point de l'anéantir. Dans le parc de la demeure de Claire, lieu du mariage également, les deux soeurs et le fils de Claire, tels trois survivants, vivent leurs dernières minutes, lèvent leurs derniers pas... au ralenti. L'image est très travaillée, stable, on est loin du Dogme. Le début par la fin. On ne sait pas si on doit y croire. Puis le film démarre, première partie : "Justine". Image mouvante, mise au point furtives, personnages suivis par la caméra à l'épaule. On retrouve le tangage à la manière Dogma. Justine donc, sa soirée de mariage, son bonheur visible avec cet homme, Michael, puis son appréhension sous-jacente, sa préoccupation des étoiles inhabituellement invisibles, son acte insensé.
MELANCHOLIAMELANCHOLIA
Ensuite, seconde partie : "Claire". La soeur aimante récupère Justine après son mariage (une semaine ? un mois ? un an ?) chez elle, toujours dans cette demeure majestueuse. Justine est mal en point, souffrante et faible. Mais pas angoissée. Claire à l'inverse, va vivre la panique de l'apocalypse, prenant conscience peu à peu de l'inéluctable fin de la vie sur Terre.Comme souvent, Lars von Trier se plaît à faire preuve de cynisme quant à la famille, au mariage. Ici il fait fort : une planète menace de mort dès l'issue d'un mariage. Peu d'espoir à tirer de cet heureux évènement donc. Comme si elle l'avait perçu, compris, Justine semble parfois distante et fataliste. Rien ne sert plus d'organiser des choses. Sa wedding planer de soeur, elle, ne peut se confronter à cette idée, ancrée à la vie sur Terre par un jeune fils qu'elle veut (sa)voir grandir. La seconde partie du film s'attache aussi à montrer de façon plus intime la relation qui lie ces deux soeurs.Un film qui peut agacer mais qui m'a conquise par son audace, certaines images et la force des sentiments humains d'êtres bousculés. Une progression effarante, qui met en scène deux femmes tour à tour égarées : Justine apparaît fofolle et perturbée lors de son mariage tandis que sa soeur Claire tient à suivre son plan d'organisation parfaite, toujours la tête sur les épaules ; puis les rôles semblent s'inverser, Justine attend patiemment la collision planétaire fatale tandis que Claire sombre dans la panique extrême. Une métaphore désespérée de l'absurdité du mariage, de sa fin qu'il vaudrait peut-être mieux pouvoir anticiper. Un grand film à la fin fracassante et éblouissante. Un souffle puissant, une claque, une explosion de l'image.
L'avis de Sandra Mézière - InTheMoodForCinemaL'avis de Nicolinux - Nicolinux

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