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Placide Gaboury : Le voyage intérieur (La Voie consiste à en prendre conscience)

Publié le 17 août 2011 par Unpeudetao

La Voie consiste à en prendre conscience et à changer la situation de bout en bout, dans la mesure du possible. La Voie enfin est pratiqué par un petit nombre, elle est étroite. Le difficile ou le meilleur n'est pas populaire comme le serait l'abondance ou le confort. Aussi ne doit-on pas se modeler sur la majorité pour parvenir au but cherché, ni s'attendre à être compris ou appuyé par elle, si l'on veut explorer l'inconnu. La Voie est un cheminement dans la souffrance sur un fond de joie, d'une joie qui est durable, mais pas nécessairement exprimée par la gaieté. Car si l'on sait avec certitude que l'on est aimé sans condition par l'infinie Compassion, on ne souffre pas moins d'être mal compris de ceux qui nous entourent. C'est pourquoi il faut garder le silence sur ces expériences et ne pas se livrer au premier venu, fût-il en autorité. Pour cette même raison, il s'agit, en ces questions, de répondre simplement aux demandes lorsque quelqu'un cherche une information, sans offrir des connaissances qui pourraient n'être pas comprises ou acceptées.

Connaître la vérité de ce que l'on est, d'où l'on vient et pourquoi l'on entreprend ce voyage nous fait sortir des limites de l'incarnation, nous fait sortir de la souffrance. Platon appelle la vérité aleheia (l'oubli), c'est-à-dire la perte de l'oubli, le retour dans la souvenance, le re-souvenir, le rappel.
Dès le moment où l'homme commence à se poser des questions sérieuses sur le sens de son cheminement, de son éloignement de la source, il entre sur la Voie du retour, il entend l'appel qui le ramène à sa racine, comme le fil d'Ariane ou les miettes laissées par le petit Poucet pour se retrouver à travers le labyrinthe de la vie. L'homme alors se rappelle à lui-même, il entre en lui-même, car la source, l'origine est en lui, non ailleurs.

L'obscurcissement, l'état de souffrance que constitue la chute dans la matière en fait vraiment une vallée de larmes, aussi longtemps que l'éclairage intérieur ne se manifeste pas ou n'est pas reconnu. La souffrance de la vie sur terre est bien l'école maternelle où l'on apprend les leçons de base. C'est par la souffrance, habituellement, par cette confrontation des limites, difficultés et cloisons-bornes de la condition humaine que l'on finit par ouvrir l'oeil intérieur, celui du cœur. C'est alors qu'en croyant saisir l'hameçon, le poisson est saisi par le pêcheur invisible.

Ici, comme partout ailleurs, c'est à chacun de faire son expérience, d'en tirer ses conclusions. En d'autres mots, c'est à chacun d'apprendre ses leçons avec le corps particulier qui lui est donné. Il semble bien clair qu'on n'atteint pas à la libération à cause de la nourriture ou de n'importe quels outillage, moyen, ou technique. La nourriture n'est qu'un des moyens à notre disposition. Mais on se libère par l'attitude que l'on entretient vis-à-vis de toutes choses: moyens, obstacles, événements.

Mais il importe de se sentir bien dans sa peau: de s'accepter comme on est avec son poids, ses besoins, ses faiblesses et ses boutons. Ceci est important si l'on veut sevrer l'identification à ce corps et perdre toute préoccupation quant au bien-être physique, sans compter les névroses. Et comme tout peut servir à l'avancement si l'attitude d'acceptation s'y trouve, il n'y a pas de prérequis quant au genre de corps ou d'esprit qu'il faut avoir: c'est celui qu'on a qu'il nous faut. Nous devons le respecter, ce corps, le soigner, n'en pas abuser, en somme, nous en servir comme d'un outil précieux, ce qu'il est en effet. Dans l'évolution spirituelle le corps a sa place qu'il s'agit justement de lui garder. Tout est là. Ce n'est pas le corps qu'il faut faire maigrir, mais l'ego.

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