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Tout ce qu’il faut savoir sur les projets de GOD part III des Infamous Mobb dans son interview

Publié le 17 août 2011 par Www.streetblogger.fr

Tout ce qu’il faut savoir sur les projets de GOD part III des Infamous Mobb dans son interviewA l'occasion de la sortie de son coffret double-CD Queensbridge to Worldwide avec son groupe Blaq Mobb, le rappeur du Queens GOD part III des Infamous Mobb revient sur la sortie de prison de Prodigy, la brouille avec Alchemist et l'avenir de l'underground new-yorkais. Bonne lecture à tous !

Peux-tu nous présenter "QB to Worlwilde" ?

GOD: C'est un double album qui sort en CD dans le monde entier et qui prépare l'arrivée de mon solo "The Medecine Man". "QB To Worlwilde" met en avant le groupe "Blaq Mobb" que j'ai monté avec Flame Killah, mon frère. On retrouve aussi Infamous Mobb que ce soit Ty Nitty ou Twin Gambino, Prodigy. Erick Sermon de EPMD a produit aussi des beats sur ce projet. C'est un beau projet avec un coffret. Allez le choper si vous en avez l'occasion, vous ne le regretterez pas.

Pourquoi avoir monté Black Mobb ?
GOD: Parce que je suis toujours avec des idées de rimes dans la tête et que j'avais envie de pousser d'autres talents. Flame Killah est mon frère mais indépendamment de ça, c'est un excellent MC et j'avais envie de le faire savoir au reste du monde. Je viens de monter un autre groupe encore et on travaille sur un album. Il faut aider les jeunes talents à émerger sinon on ne s'en sortira pas. Je connais près de 200 rappeurs qui zonent en bas de chez moi et qui déchirent. Quelles options ont-t-ils pour se faire connaître ?

Prodigy est sorti de prison et il est pas mal actif en ce moment. Es-tu allez le voir lorsqu'il était en prison ?
GOD: Oui bien sûr. Il a tenu et il est sorti. Aujourd'hui, il se concentre sur la musique et trois ans et demi, c'est long. Il doit revenir plus fort et s'adapter au changement de l'industrie du disque. Les choses ont changé si vite.

Comment as-tu perçu le livre qu'il a sorti ?
GOD: Je ne l'ai pas lu donc je ne peux pas me prononcer. Je viens juste de l'avoir et je viens d'en commencer les premières pages. Mais j'ai entendu le bruit que ça a fait. Visiblement beaucoup sont énervés par ce qu'il y a dans le livre. Je pense qu'il y a des choses qui ne sont pas bonnes de sortir et ça a offusqué pas mal de monde à QB. Les choses de la rue doivent rester dans la rue et ça n'a pas été fait. Certains y sont encore et c'est le genre de choses qui peut énerver et même dégénérer. On a entendu que beaucoup serait dans le livre mais sous quelle forme, on en savait rien. Il faut que je lise pour pouvoir me prononcer.

QB a créé des générations entières de rappeurs et même une legacy mais on a l'impression parfois que cette scène a souvent été rongé par les inimitiés, les clashes… Qu'en penses-tu ?
GOD: Dès qu'une scène est dans la lumière, c'est ce qui arrive. Tout le monde est solidaire dans l'adversité, moins quand la lumière et le succès arrivent. Il y a les artistes, leur entourage et puis il y a aussi les histoires dans la rue. Mais lorsque tu y regardes de plus près, c'est très rare de voire un lieu comme QB qui depuis 30 ans maintenant met en avant autant de talents qui soit sous-estimés ou qui aient même cartonné comme 50 Cent. C'est ce qu'il faut retenir.

Par exemple le fait que Prodigy et Nas se soient réconciliés, ça va dans le bon sens pour toi ?
GOD: On a besoin de ça. Nas est un excellent MC, un ‘lyricist’ brillant. Il est de QB. Cette histoire avait assez duré et ça aurait dû être fait plus tôt. Pour moi, ça arrive un peu tard mais ça va dans le bon sens. Il faut qu'il y ait plus de collaborations dans le rap. Aujourd'hui, tu as des nouveaux artistes qui émergent et qui ne connaissent rien à cette culture et qui chie sur tout ce qui s'est fait et de l'autre, il y a des artistes de la Old School qui ne parviennent pas à dépasser des détails qui remontent à des années. Il faut qu'on se réveille pour que cette culture ne parte pas en couille. Ce qui manque, c'est de la solidarité, qu'on passe le relais à Queens et qu'on pousse des jeunes pour qu'ils brillent à leur tour.

L'industrie du disque a changé ces derniers temps. Comment vois-tu son évolution ?
GOD: L'industrie du disque en a jamais eu rien à foutre de Infamous mobb alors que nous avons toujours vendu. On a fait des disques d'or et on a jamais eu de propositions sérieuses parce qu'on est jugé trop ghetto, pas assez ci ou ça. On est tout simplement pas un groupe que tu peux téléguider. Aujourd'hui, l'industrie du disque est en train de crever parce qu'elle n'a pas su prendre la bonne route. Tout le monde souffre de ça mais les artistes qui ont l'habitude de se prendre en main continueront à le faire. Pour moi, c'est la fin des grosses corporations et des gros budgets. Les artistes se prennent en main. Internet leur permet de tout gérer eux-mêmes. Même des artistes multi-platines financent leurs propres vidéos parce qu'aujourd'hui les majors ne font pas leur travail et que les technologies se sont démocratisées.

Ty Nitty et Alchemist était en beef à un moment. Est-ce que ça veut dire que vous ne travaillez plus avec lui ?
GOD: On travaille avec tout le monde. Notre seul critère avec Infamous Mobb, c'est que ton son déchire. Que tu sois Alchemist ou inconnu si tu déchires, on travaille avec toi. Par rapport à cette histoire, il y a toujours des problèmes dans une famille mais ça fini toujours par se régler d'une manière ou d'une autre. Alchemist est sur le prochain Infamous Mobb qui se prépare actuellement. Le reste du groupe est en studio et dés que je rentre à New York, je finis l'album. Alchemist on le connait depuis longtemps. On a du commencer en même temps. On commençait à peine et lui était encore à Los Angeles. On avait posé avec Dj Muggs. Notre rencontre remonte à ce moment là.

Dans tes textes, on retrouve à la fois des choses très crues et très "rue" mais aussi des constats plus globaux, sociaux, politiques mêmes, non ?
GOD: Avec Infamous on vient tout de la 41 eme Rue. C'est l'endroit où j'y est passé la plus grosse partie de ma vie. Des choses on en a vu. On a perdu des amis, des cousins, des frères. On est allé en prison parce qu'il fallait survivre. Donc tout cela tu le retrouves dans nos textes. Contrairement à d'autres, je n'ai pas fait du rap pour m'encanailler mais pour avoir une occupation et que ça devienne un travail plutôt que de dealer. Quand tu vois tout cela et que tu commences à voyager et que tu te rends compte que c'est partout la même chose, tu commences à faire des constats plus sociaux, plus politiques aussi. On est de Queensbridge. Juste en Face il y a Manhattan, le quartier le plus prisé et le plus cher de New York pour pas dire des Etats-Unis. Il y a juste une barrière invisible qui nous sépare entre ces deux mondes, celui de l'argent et du pouvoir. Nous nous survivons et nous nous entre tuons entre noirs pour survivre alors qu'à quelques mètres de là, il y a tout. Ca amène forcément des constats plus sociaux et politiques. C'est la même merde partout avec une volonté permanent des élites et des oligarchies pour maintenir le plus grand nombre dans l'ignorance et la survie.

Tu es venu plusieurs fois en France. Qu'est-ce que tu peux nous en dire ?
GOD: Je suis venu plusieurs fois ici, notamment à Lyon. Là, j'ai l'occasion d'aller aussi à Grenoble. C’est le pays que je viens visiter le plus souvent après le Brésil. Le Brésil, j'adore aussi. Les voyages te permettent de voir d'autres choses, de faire tes propres connexions et de faire avancer tes affaires. Et puis tu vois d'autres cultures, d'autres manières de penser, de manger. C'est pour ça que je fais de la musique pour rencontrer des gens et voire d'autres horizons. Ca nourrit ma musique et ça offre des perspectives. Je vais souvent revenir ici car il y a les concerts, la promotion, les featurings. J'aime définitivement la France.

Comment expliques-tu que le rap new-yorkais soit en déclin ?
GOD: En terme de rap et de flow, New York restera toujours au top. C'est "timeless". Après les modes changent et au niveau du son, new York est resté fidèle à son son. Quand tu écoutes un beat qui vient de New York et que tu connais la ville, ça colle parfaitement à l'environnement. Mais les goûts des gens changent, évoluent pourtant quand tu regardes dans les charts, ce sont toujours des artistes east coast qui sont dans les gros vendeurs Jay-Z, Kanye, Eminem donc il y a encore de quoi faire avec le son Eat Coast mais New York doit se soutenir et on doit plus collaborer et travailler main dans la main. Le sud sait le faire, pourquoi pas nous ?

Propos recueillis et retranscrits par Amine Bouziane


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