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Beau temps sur le monde ! vs "Emotion Forecast" par Maurice Benayoun

Publié le 03 août 2011 par Alexia Guggémos @alexia_guggemos

Une cartographie émotionnelle de la planète basée sur l'analyse des mots clés dans Google Actualités, c'est l'un des 15 volets de la Mécanique des émotions initiée en 2005 par Maurice Benayoun, "explorateur multimédia". Emotion Forecast: La Metéo des émotions du monde, qui nous permet, en temps réel, de connaitre avec 3 jours d'avance, l'état émotionnel de la planète. L'oeuvre était présentée à Enghein les Bains dans le cadre de son exposition personnelle en juillet dernier. Piionnier de l'art numérique en france, Maurice Benayoun a répondu à quelques questions pour Déliredelart.

> www.emotionforecast.com

Considérez-vous "Emotion Forecast", la Météo des émotions du monde, comme une oeuvre du Net Art ?

Maurice Benayoun : Est-ce qu'Emotion Forecast est une œuvre ? Je répondrai "oui" car la dimension symbolique est plus importante ici que la dimension statistique. Si la question est : Est-ce qu'Emotion Forecast est fondé sur l'analyse d'Internet ? Je répondrais : oui. S'il s'agit de faire entrer ce travail dans une catégorie qui motiverait ensuite une querelle de chapelle d'arrière garde (c'est du Net Art ou du Web Art ? etc.) Je répondrais : non. Certains prétendent par exemple qu'il y aurait un Net Art « pur » qui ne souffrirait aucune forme de matérialisation, aucune présence dans l'espace physique. J'ai appris à me méfier de ceux qui dresseraient des dogmes comme autant de limites légales à la pratique artistique.

En fait, Emotion Forecast entre dans la série de la Mécanique des émotions. Série de travaux qui tous partent de l'idée simple (volontairement caricaturale) qu'Internet serait devenu le système nerveux mondial. Cartographies des émotions du monde, Sculptures d'instantanés de ces mêmes émotions, machines (Distributeur automatique d'émotions), performances (e-Traffic, e-Spotting) etc. autant de productions qui se nourrissent du flux mais prennent des formes qui l'excèdent.

Quand je faisais des installations vidéo, je ne me revendiquais pas comme vidéaste, quand avec les Quarxs je participais à la naissance de la série en images de synthèse 3D, je ne me revendiquais pas comme « animateur », quand je faisais des installations interactives faisant appel à la réalité virtuelle, je n'appelais pas cela Virtual Art, tout au plus me présentais-je alors comme « explorateur multimédia ».

Je ne dénie pas la spécificité des media (au sens de « médiums »), bien au contraire, chacun d'eux a élargi la palette de l'artiste effaçant progressivement les frontières de genre et de catégories, mais j'y vois plus encore l'émergence d'un open art, qui se joue de ces frontières assumant pleinement l'ouverture provoquée par l'irruption du numérique, de la réalité virtuelle aux réseaux, et questionnant plus que jamais auparavant les notions de création, de diffusion, de distribution, de transaction, de partage et d'implication dans le champ social.

> Le site de Maurice Benayoun


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