Spaces - Nothing Exists but Atoms and the Void

Au fil du temps, cette science de l'immensité qu'est l'astronomie nous apprit bien des choses dans le domaine du céleste. C'est lorsqu'elle se diversifia en plusieurs corps de métiers (cosmologie, radioastronomie, astrophysique) que l'on découvrit que tout n'était pas aussi calme qu'on pouvait le croire au-dessus de nos têtes. Oui, c'est une violence extrême qui règne là-haut, dans ce vide infini et glacial. Des étoiles naissent dans d'immenses pouponnières, vivent et meurent, le plus souvent dans des conditions terribles, implosant, explosant, devenant naines, coeurs obscurs dénués de vie. Des galaxies entrent en collision, des trous noirs supermassifs avalent tout, absorbent la matière, la brisent atome par atome, ne laissant rien qu'un vide absolu, sans écho, mettant un terme à ce qui fut, en toute impunité. Champs de météores et imposants astéroïdes sillonnent l'espace, en quête d'une victime à pulvériser, tandis que les comètes vagabondes perdent leur chevelure scintillante au gré de leurs pérégrinations. 
Cet univers qui bouillonne de vie et de violence et dans lequel le calme n'est qu'apparent, Spaces en raconte l'histoire dans son nouvel opus, "Nothing Exists but Atoms and the Void". Le duo post-rock progressif de Brooklyn, composé de Duke Ahrens et Franco Colon, nous avait proposé il y a un peu moins de trois ans un premier Voyage ébouriffant au cours duquel il était déjà question de nature. Avec ce second chapitre, on retrouve ces collisions galactiques, ces naissances et ces explosions d'étoiles et ces périodes de calme lunaire, comme un module survolant la Mer de la Tranquillité. Passé maître dans l'art des éruptions solaires, Spaces révèle une nébuleuse aux sonorités variées recélant des trésors d'ingéniosité.