Cacao-café : Eternels défis de la qualité et de la production

Écrit par Mutations   

Jeudi, 18 Août 2011 11:23

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Ces objectifs sont reconduits dans la feuille de route du Cicc, qui a tenu une Ag hier, veille de lancement de la campagne cacaoyère 2011-2012.
La production cacaoyère nationale a encore connu une progression au cours de la campagne 2010-2011, qui rentre officiellement en gare ce jour, avec le lancement de la nouvelle campagne 2011-2012. Dans les coulisses des préparatifs de ce grand rendez-vous de la cacaoculture, qui donnera lieu à un bilan de la campagne écoulée, l'on apprend que la production commercialisée cette année a dépassé 218.000 tonnes, contre un peu plus de 190.000 tonnes la campagne précédente. L'augmentation de la production est donc de l'ordre de 30.000 tonnes cette année, soit une progression de plus de 12%. Le prix moyen au producteur s'est situé, apprend-on, à 1210 Fcfa par kilogramme.

Mais ces chiffres dont la tendance haussière est observée depuis 5 ans maintenant, n'ont pas le bonheur de freiner l'enthousiasme des opérateurs de la filière, qui en demandent visiblement plus. En témoignent les questions que se sont posés hier à Yaoundé, les membres du Conseil interprofessionnels du cacao et du café (Cicc), qui ont tenu leur 19ème assemblée générale, la 2ème en l'espace de six semaines seulement. C'est que, malgré la relative embellie des filières cacao et café après la mauvaise passe des années qui ont suivi la libéralisation, le Cicc se demande «pourquoi, malgré une rémunération relativement meilleure obtenue par les producteurs, l'on n'arrive pas à enclencher un mouvement amplifié vers le développement de la production en quantité et en qualité ?»

A cette question centrale qui a été posée au cours de l'assemblée générale d'hier à Yaoundé, Apollinaire Ngwe, le président exécutif du Cicc, croit pouvoir répondre que c'est certainement parce que les efforts louables qui ont été faits jusqu'ici aussi bien par les pouvoirs publics, les opérateurs de la filière, que par des partenaires tels que l'Union européenne ; sont encore insuffisants. Aussi, croit-il que la feuille de route du Cicc pour les 5 prochaines années doit intégrer des actions permettant de faire décoller définitivement les filières cacao et café, à travers l'optimisation de la production et de la qualité.

Pour ce faire, le président exécutif du Cicc pense que l'accent doit être mis sur l'augmentation de la production et la distribution du matériel végétal. «Dans la filière cacao, la demande en matériel végétal est très forte. Ce même matériel végétal est insuffisant en ce qui concerne la filière café», précise-t-il. D'autre part, le Cicc soutient que pour améliorer de manière significative la qualité du cacao et du café camerounais, tous les acteurs doivent intégrer les bonnes pratiques agricoles, c'est-à-dire devenir des professionnels. Le défi de la qualité passe également, selon le président exécutif du Cicc, par l'augmentation des infrastructures de séchage des fèves, à l'instar des fours, qui vont permettre l'éradication des fèves moisies dans les cargaisons de cacao et de café à exporter.

Mais dans l'immédiat, l'interprofession du cacao et du café a pris l'engagement de préserver les acquis du Programme d'appui au Cicc (Pacicc) arrivé à terme en mai dernier. Et qui a permis, grâce à un financement de l'Union européenne, de structurer les organisations de producteurs de cacao et café à travers la mise en place d'une association nationale il ya quelques mois. A côté de cela, le Pacicc a permis d'organiser de nombreuses sessions de formation en faveur des producteurs, des voyages pour échanges d'expérience, mais surtout le financement à hauteur de 70% de l'achat du matériel agricole sollicité par les producteurs. «Nous allons pérenniser ces acquis à la hauteur des moyens modestes dont nous disposons. Même si nous faisons seulement 1/3 de ce que l'Union européenne a fait», confie le président exécutif du Cicc.

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