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Une séparation, film d'Asghar Farhadi

Publié le 22 août 2011 par Onarretetout

uneseparationC’est l’histoire d’un couple qui se sépare alors que presque rien n’oppose l’homme et la femme. Presque rien, c’est vite dit ! Et ce qui va suivre va justifier a posteriori la séparation.

Car il y va non seulement des relations entre cet homme et cette femme, mais aussi des relations entre les hommes et les femmes ; ou encore des relations entre le milieu où vit le couple et d’autres vivant plus pauvrement, plus difficilement ; également des relations entre les générations ; on pourrait continuer la liste : tout, dans ce film, parle de séparation, de ligne de fracture.

Pourtant, il y a des lieux où la parole peut s’exprimer : devant les juges. Et c’est ainsi au début, au milieu et à la fin du film. La société, à travers la loi, fournit des réponses : la prison ou l’argent (la caution) pour éviter la prison. La religion, à travers ses règles, fournit des réponses : le malheur souvent, jusque chez les plus malheureux.

L’histoire de ce couple appartient déjà au passé : l’homme est dépendant de son père, lui-même atteint de la maladie d’Alzheimer (faut-il y voir un symbole ?) ; la femme va s’installer chez ses parents. Le présent serait le regard du réalisateur et le nôtre, ballotté de part et d’autre, cherchant une vérité et découvrant qu’il y en a plusieurs, y compris sous le mensonge. L’avenir, c’est le regard des enfants, des deux filles que la vie des parents va faire se rencontrer le temps du film.

Car, à travers les bouleversements qui chahutent l’ordre des appartements, modifient les trajets dans la ville, les deux enfants auront à trouver leur rôle quand les adultes ne pensent qu’à leur attribuer une place. Leur rôle, c’est-à-dire qu’ils vont devenir acteurs de leur propre vie, et il ne nous appartient pas, à nous, adultes, de le définir pour eux.

Le film d’Asghar Farhadi nous laisse là, dans la salle de cinéma, spectateurs, et c’est à nous que s’adressent les personnages, Simin (Leïla Hatami), Nader (Peyman Moadi), et leur fille Termeh (Sarina Farhadi), nous mettant dans la position du juge. Et, dans la salle où j’ai vu ce film, alors que le générique de fin défilait, ont fusé, assez vives, les discussions.


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