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Livres pour la rentrée

Publié le 24 août 2011 par Goure

Il y a quelque temps , je vous ai fait part du livre de Bernard Pivot "Les mots de ma vie" et j'avais copié un extrait concernant la vieillesse. D'après vos réactions , vous aviez beaucoup apprécié.
Aujourd'hui je voudrais citer trois livres abordant des sujets graves , mais traités avec tact et même humour.
Voici ces 3 livres :
" Les souvenirs" de David Foenkinos - Gallimard
" Juste avant" de Fanny Saintenoy - Flammarion
" Rien ne s'oppose à la nuit" de Delphine de Vigan - JC Lattès

Livres pour la rentrée

Compte-rendu du premier de ces trois livres : " Les souvenirs"

Le narrateur prend conscience à l'occasion du décès de son grand-père de tout ce qu'il n'a pas su vivre avec lui. Il comprend que le seul moyen de garder l'amour vivant est de cultiver la mémoire des instants heureux. Dans le même temps, frappée par le deuil, sa grand-mère semble perdre la tête. Il assiste aux manœuvres des proches pour la placer en maison de retraite et vendre à son insu son appartement. Ce qu'il n'a pas su vivre avec son grand-père, il décide alors de le vivre avec elle. Il va la voir souvent, parvient à égayer sa solitude, à la faire rire de tout. Mais elle finit par apprendre que son appartement a été vendu, et fait une fugue...
Le narrateur va partir à sa recherche, et la retrouver pour lui offrir ses derniers moments de bonheur. Le hasard lui fait en même temps rencontrer Louise, qu'il va aimer, et qui le quittera. Les souvenirs, nourris de joies, de douleurs et de mélancolie, lui offrent désormais la possibilité d'écrire son roman.

Livres pour la rentrée

David Foenkinos nous offre ici une méditation sensible sur le rapport au temps et sur la mémoire. Les rapports entre générations, les sentiments enfouis, les déceptions de l'amour, le désir de créer, la tristesse du vieillissement et de la solitude, tout cela est exprimé avec une grande délicatesse, un humour léger et un art maîtrisé des formules poétiques.

Extrait : les visites à la maison de retraite

"Quoi qu'il arrive, on finit par espacer ses visites [...] Le plus terrible, c'est qu'il ne s'agit pas d'une question de disponibilité. J'aurais très bien pu lui rendre visite plus souvent. Mais, récemment, j'avais éprouvé un grand malaise en allant la voir. Il était arrivé que nous n'ayons pas grand-chose à nous dire, et ces occasions-là m'étaient apparues comme des supplices. Ma grand-mère pouvait être dynamique, vivante, drôle même, et je sentais bien qu'elle faisait un effort particulier avec moi, mais la plupart du temps nos moments consistaient à parcourir le terrain immense de sa solitude. Je n'inventais plus des histoires comme j'avais pu le faire auparavant, mais tentais de venir avec un petit réservoir d'anecdotes. Des mots prévus pour combler le vide [...] Pourquoi étais-je en train d'abandonner ma grand-mère ? Plus tard, cela deviendrait une obsession. Cette question de la grande vieillesse. Que veulent les vieux ? Ils s'isolent lentement, sur ce chemin qui les conduit à la blancheur. Tout ce qui fait la matière des conversations disparaît. Et on est là, comme des veilleurs de chagrin."

Je vous recommande ce livre. Dans quelques jours , je vous parlerai des deux autres.


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