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Un fauteuil pneumatique rose au milieu d’une forêt de conifères — Thibault Lang-Willar

Par Alessa @pascalelovesyou

couv Un fauteuil pneumatique rose au milieu dune forêt de conifères    Thibault Lang Willar

Thibault Lang-Willar dresse une galerie de portraits atroce, qu’on espère être la liste exhaustive du pire de l’humanité : pédophiles, meurtriers, tueurs en série, fous furieux, une belle brochette de représentants de l’infâme se croisent au fil des nouvelles, et semblent agir (et c’est ce qui est le plus terrorisant) selon une logique souvent construite en puisant dans les extrémismes comportementaux, de ceux que la société produit parfois, et qui se retrouvent, mis entre de mauvaises mains, érigé au rang de quasi-religion.

Le plus terrifiant est que la perspective est renversée. C’est bien du point de vue de l’assassin, du meurtrier ou du pédophile qu’on se place, les victimes étant réduites à leur statut de futurs cadavres dont tout moyen d’expression est bafoué.

Un changement de perspective n’est pas dressé sans humour, noir, bien sûr, et aussi du cynisme et de l’ironie. Il suffit de prendre le sommaire, et de lire certains titres : « l’impact écologique de la décapitation », « un pédophile au cœur d’or », et le titre même du recueil, « un fauteuil pneumatique rose au milieu d’une forêt de conifères », complètement surréaliste.

J’ai rarement lu un livre qui a causé tant de sentiments contradictoires en moi. J’étais tout le temps balancée entre dégoût et rire, mais je dois bien avouer que j’ai pas lâché le bouquin avant de l’avoir fini.

Il est clair que ce livre n’est pas pour tout le monde : certains passages sont vraiment très trash, et je pèse mes mots. Mais ça n’empêche que cette petite visite dans le gore et la psychopathie est… jouissive. On se fait un peu peur dans cette lecture, parce qu’on découvre que cette complaisance morbide n’est pas seulement celle de l’auteur, mais la notre aussi. On lit des choses interdites et impensables, et ça donne ce petit frisson qui est — il faut l’avouer — tellement bon.

Je sors donc un peu honteuse de cette lecture, mais c’était foutrement bien!

logo liv Un fauteuil pneumatique rose au milieu dune forêt de conifères    Thibault Lang Willar

Merci Archessia pour ce prêt! <3


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