A travers une adaptation musicale peu inspirée, scolaire, et souvent ennuyeuse, le metteur en scène Thomas Le Douarec tente de donner une dimension théâtrale à l'unique roman d'Oscar Wilde. C'est raté.
En effet, rien, dans ce spectacle, qui ne porte plus haut ou autrement le chef d'oeuvre originel traitant pêle-mêle, rappelons-le brièvement, de la jeunesse, de l'hédonisme de la beauté physique, de la beauté de l'âme, de l'art...
Des moyens conséquents auraient peut-être pu pallier, sans toutefois le magnifier, un livret et une musique ordinaires, mais de moyens il n'est ici question... Tant du côté des décors (deux chaises un canapé...) que de l'"orchestre" (un piano soutenu l'espace de trente secondes par une flûte traversière et deux notes de xylophone...).
Que dire surtout de la "mise en scène" qui tient davantage d'une grossière mise en place sans vision frôlant parfois le ridicule ? On se souviendra malheureusement longtemps du portrait de Dorian à la voix de Dark Vador (le public rit...) ou d'une terrifiante chorégraphie (signée Sophie Tellier) vaguement rock (mais surtout laide et bruyante) tombant comme un cheveu sur la soupe.
Evoquons enfin l'interprétation. Si Laurent Morel tire son épingle du jeu en guide spirituel du jeune Dorian, vif et enlevé, nous n'en dirons autant de Grégory Benchenafi (Mike Brant dans la comédie musicale "Mike, laisse-nous t'aimer") qui possède certes un bel organe mais pas vraiment la technique de l'acteur... Son incarnation de Dorian Gray est bien fade et maladroite. On aurait par ailleurs apprécié que la personnalité de Caroline Devismes, qui nous a paru intéressante, soit mieux exploitée.
Bref, vous l'aurez compris, le déplacement au Vingtième Théâtre est hélas dispensable en cette rentrée.
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