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[ Critique cinéma] Tu seras mon fils

Par Gicquel

[ Critique cinéma] Tu seras mon filsL’image de Jean Gabin. Le comédien de « L’Affaire Dominici», de « La horse » et de deux ou trois autres films, certainement, qui ne me reviennent pas en mémoire.L’image d’un patriarche, droit dans ses bottes, le cœur aussi dure que la terre qui la vu naître. Niels Arestrup n’est pas Gabin, mais très rapidement, à mes yeux une filiation s’est imposée. Un personnage de cinéma (ou de roman) comme on n’en voit plus et que Gilles Legrand filme sans nuance. Le visage qui déjà n’est pas  tendre repose sur de larges épaules et un esprit étroit .Cet homme sans retenue, Paul de Marseul, est le maître d’un prestigieux vignoble à Saint Emilion, le maître de la propriété et de ceux qui y travaillent.Son régisseur, à qui il doit une grande partie de sa réputation, découvre peu à peu, ce patron omnipotent pour qui, même un cancer en phase terminale, n’interdit pas un p’tit coup d’œil aux vendanges à venir.

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Patrick Chesnais, endosse finement ce rôle là encore peu commun dans le cinéma actuel .Et le mène à son paroxysme, quand l’avenir du domaine viticole se jouera entre leurs deux fils. Paul de Marseul, ne supporte pas l’idée que  Martin puisse un jour lui succéder. A ce crétin, sans envergure, qu’il méprise, il préfère Philippe, de retour du vignoble californien.

La  guerre souterraine qui s’engage alors, avec ses chausse-trappes et ses retournements de situations, sera sans pitié. De la veine de cette écriture totale, très appuyée  (le réalisateur co-signe le scénario avec Delphine de Vigan ) dans laquelle chaque comédien  puise avec envie  les ressources pour habiter chaque personnage. Et la caméra toujours à l’affût, mais jamais manichéenne, n’a plus qu’à peaufiner les portraits, jusqu’alors hachurés.

[ Critique cinéma] Tu seras mon fils

Entre le père et le fils, Philippe (Nicolas Bridet ) le fils putatif...

Celui de Lorànt Deutsch, en gamin fracassé m’a personnellement bien atteint. Sa gentillesse naturelle confine parfois à la naïveté, excusant un tantinet ce père si détestable que Niels Arestrup, endosse avec une vérité désarmante. L’histoire secrète de Paul de Marseul révélée au fil de quelques cuvées et grands crus, dégustés, peut-elle, (doit-elle) excuser un tel comportement ?

Les femmes ( Anne Marivin,Valérie Mairesse ,parfaites )observent, souvent impuissantes la partie d’échecs qui se joue. Le roi est encore bien en place .Mais pour damer son pion, Martin n’a désormais plus rien à perdre.


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