PS : La Rochelle : l’autre vérité médiatique

Alors que l'université d'été du PS vient de s'achever, petit retour sur un évènement où étaient présents quelques 5000 militants et 450 journalistes. Avec une telle couverture médiatique, on pouvait espérer que les angles d'attaque seraient variés et que les six candidats à la primaire bénéficieraient d'un traitement équitable. Le rêveur pouvait même imaginer que les médias permettraient, par leur façon d'aborder l'évènement, à tous les citoyens français de mieux cerner les personnalités et les projets des six prétendants à l'investiture présidentielle. Malheureusement, il n'en fut rien. Ou pas grand chose. Si l'on met à part le Monde, Mediapart, ou Rue89 qui sont allés voir un peu plus loin, on se retrouve avec un angle et un seul pour aborder l'université d'été du PS. L'angle de l'affrontement estimé "violent" entre François Hollande et Martine Aubry.

Ce Journal d'un Journaliste à son niveau a, certes, perçu cet affrontement qui n'est pas si "violent" que cela, mais surtout il a perçu beaucoup d'autres choses à La Rochelle qu'il va essayer de restituer ici. Dans le flot des médias, ce ne sera rien, mais peut-être que ce papier donnera envie d'aller un peu plus loin dans le regard sur cette université d'été de La Rochelle.

Qu'auraient donc pu raconter les médias sur ces Universités d'été PS de la Rochelle ? Par

exemple, ils auraient pu raconter comment se sont déroulés les nombreux ateliers. Il y a été question de la meilleure façon de "décrypter le programme du FN", de la façon de "penser de nouveau la laïcité", de "politique salariale",  ou encore du "printemps arabe". Tous ces ateliers étaient très suivis et les débats faisaient place à de la politique, avec un grand P. Il y a donc eu autre autre chose à La Rochelle que les seuls coups bas et escarmouches.
Les médias auraient aussi pu s'intéresser aux militants qui font campagne, avec leurs excès mais qui croient réellement aux projets du candidat qu'ils soutiennent. Les médias auraient aussi pu, tout simplement, s'intéresser à tous les candidats. Ils n'en ont eu que pour François Hollande (leur chouchou, il fallait les entendre rire aux éclats aux blagues du favori des sondages lors du point presse samedi matin) et pour Martine Aubry. L'offensive de Ségolène Royal très mobilisée et globalement très bien accueillie par les militants  ? A peine abordée. La campagne innovante, différente et convaincante d'Arnaud Montebourg ? Raillée ou passée sous silence. La stratégie de Manuel Valls pour changer le PS ? Oubliée elle aussi.

Bref, les médias se sont concentrés sur les deux favoris des sondages. Problème, ces sondages sont tout sauf scientifique puisque les instituts sondent aujourd'hui un coprs électoral que l'on ne connaît pas. Ils ont amplifié ainsi des tendances qui si elles ne sont pas fausses, sont au mieux invérifiables, au pire loin de la réalité.

Ce que La Rochelle a montré est peut-être différent. Une Martine Aubry qui accélère car sa campagne patine un peu, un François Hollande serein mais prudent, très prudent. Une Ségolène Royal offensive et portée par un élan, un Arnaud Montebourg survolté et porté par une dynamique (5000 volontaires ont rejoint la campagne) qui se met bien en place et par les ventes (51000 exemplaires à ce jour) de son livre "Votez pour la démondialisation" et enfin un Manuel Valls qui creuse un sillon "social-libéral" assumé et non dénué de logique.

Bref, les choses sont plus complexes qu'un simple affrontement mano à mano entre deux ex-premiers secrétaires. Les primaires seront même certainement plus ouvertes. Voilà une autre vérité médiatique.