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Présidentielle 2011 au Cameroun : Les jeunes ne participeront pas !

Publié le 30 août 2011 par 237online @237online
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Plus de 60% des jeunes de 20 à 30 ans ne participeront pas aux élections au Cameroun. Ils n'avaient déjà pas pris part aux élections présidentielles en 2004 et avaient faiblement participé aux dernières élections législatives ; du moins ceux qui avaient une motivation.
Dans un livre à la fois limpide et humain, Avoir 20 ans en politique, les enfants du désenchantement, Anne Muxel décrypte ce comportement politique qui peut surprendre les générations précédentes qui s'étaient tant battues pour le droit de vote des jeunes. Un comportement abstentionniste que n'a pu endiguer l'inscription sur les listes électorales, désormais automatique à l'âge de 20 ans. « Les enfants du désenchantement » votent de moins en moins parce qu'ils croient de moins en moins que leur vote soit utile et efficace. Quand, dans une démocratie libérale représentative, une partie croissante des citoyens ne voient plus le sens qu'il y a à participer au vote, il y a lieu de se poser des questions. Lorsque ce sont les plus jeunes qui donnent le moins de force à l'acte démocratique fondateur, c'est mortifère.
Bien sûr, il y a d'autres formes d'expression démocratique que l'élection. Le soutien verbal émis pour un candidat est de plus en plus considéré comme l'un des rites initiatiques du passage à l'âge adulte au Cameroun. Que dire du conflit collectif ou encore de la manifestation protestataire contre le pouvoir ? C'est certainement une forme de passage obligée, après celle du conflit individuel avec l'autorité parentale. Tant que la manifestation, la grève ou toute autre forme d'expression démocratique viennent compléter ou endiguer la participation électorale, les mouvements protestataires sont des signes de vitalité qu'il faut toujours canaliser.
En revanche, si parallèlement à ces formes protestataires plusieurs jeunes camerounais ne croient plus à l'utilité des urnes, l'organisation et le fonctionnement de la démocratie républicaine sont en danger. Il faut donc que l'on se hâte de répondre à cet appel venant d'une jeunesse qui dit son hostilité ; cette jeunesse qui nécessite un cours approfondi d'éducation à la citoyenneté.
D'abord, rendons à la jeunesse toute sa diversité. Il y a ceux dont la situation n'est jamais évoquée : ceux qui avant 18 ans, sans diplôme, quittent l'école pour embrasser le monde du travail ; ceux-là qui n'ont pas la chance de demander ou, d'obtenir une inscription à l'université après le bac : Ils se considèrent certainement comme les laissés-pour-compte d'une société qui mystifie les parchemins et plus encore les réussites aux concours d'entrés dans les grandes écoles. Est-ce vraiment un hasard si plus de 50% de ces jeunes ne vont pas aux élections ? Les lycéens et les étudiants qui ne cachent pas leurs idées souvent contraires à celle du pouvoir, pensent plus à un monde du travail moins précaire et plus ouvert.
Face à ce qui précède, les forces politiques de notre pays n'ont plus que quelques heures pour reconquérir cette jeunesse acquise à la cause des abstentionnistes. Le politique camerounais doit parler des jeunes comme d'une promesse d'avenir, et non pas d'un problème. Il doit comprendre que la participation électorale ne peut résulter que d'un sursaut de civisme paresseusement attendu. Un défi que les camerounais doivent relever en regardant lucidement le risque de cassure entre les plus diplômés et les laissés-pour-compte du système scolaire.
La jeunesse est le seul espoir de solidarité entre les générations camerounaises : ne comptons-nous pas sur elle pour financer les retraites, prendre soin de la grande dépendance des personnes âgées, redresser la courbe de croissance de notre cher et beau pays? Ledoux Nantchouang, 237online.com (Yaoundé)
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