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[LIVE REPORT] The Offspring au Zénith de Paris : court mais puissant !

Publié le 01 septembre 2011 par Nowplaying

The Offspring

Mercredi 31 août, Zénith de Paris.
Jusqu’à trois jours avant, ce concert n’était absolument pas dans mes projets. Ça, et le fait de ne pas payer : état d’esprit à l’arrache, réglé sur « on verra bien ce que ça donne ». Conséquence : j’arrive après la première partie. Bisous aux copains de la sécurité, politesses d’usage mais pas trop… The Offspring m’attend.

20h15 – Entrée de service : je croise mon ami « Patrick de la Sécu » (classe la particule) qui entre deux contrôles de billet me dit que j’ai un peu de temps devant moi. The Offspring ne sera pas sur scène avant 20h45.
20h38 – On m’a menti ! Je suis aux toilettes. Le titre de Prodigy qui faisait patienter la salle vient de s’arrêter. De l’autre côté du mur, 6 000 personnes hurlent. Trois secondes passent, et les premières notes de « All I Want » résonnent. Je sors à toute allure et fais signe à Patrick qu’il a perdu ma confiance. Il rit. C’est ça, rira bien qui rira le dernier.

Arrivée en fond de fosse, le concert n’a pas commencé depuis vingt secondes que des slameurs éméchés de 15 ans se font violemment jeter par des videurs nettement moins détendus.
Dans la fosse : des 20-30 ans. Un rapide coup d’œil aux gradins me confirme ce que je pensais : The Offspring est un vieux groupe (plus vieux que moi) qui a séduit beaucoup de jeunes générations. Les quinquas accompagnés de leurs enfants ne sont pas rares, bien au contraire.

20h42 – La foule reconnaît « You’re Gonna Go Far Kid ». Hurlements et bonds dans les airs : elle exprime sa joie. Dexter Holland capte le contentement de son public, et arbore instantanément son plus beau sourire, qui ne le quittera pas jusqu’à la fin.
20h56 – Le cliché du « clivage générationnel » vient de mourir. Le Zénith est en délire. Jeunes et moins jeunes connaissent par chœur « Come Out and Play (Keep ‘Em Separated) » et s’y donnent à cœur joie. A l’unisson, nos voix couvrent presque le son de la guitare de Noodles, qui n’a rien perdu de son savoir-faire.
21h15 – Devant moi, deux garçons de 25 ans font la danse de Rabbi Jacob (sorti en 1973) sur « Bad Habit » (chanson de 1993). Le Zénith n’a plus d’âge… Trois minutes plus tard je n’ai plus de voix : « Hit That » !

On m’avait dit « c’est la tournée pour présenter le nouvel album, ils joueront des titres inédits ». Sur une setlist de 20 chansons, une seule nouvelle… Prise de risque minimum.
Au final, tant mieux. Quand on va voir un groupe qui a presque 30 ans de carrière, c’est bel et bien pour entendre les chansons qu’on écoutait sur nos baladeurs cassette. Sauf qu’on est aussi en droit d’attendre un peu plus qu’une prestation au minimum syndical de la part d’un groupe de cette envergure…

21h33Noodles fait coucou. Dexter proclame un petit « thank you ». The Offspring quitte la scène. Pardon ? A peine une heure de chansons balancées à la va-vite et déjà le rappel ?
21h45 – Frustration. Presque déception. Trois chansons de rappel, concert expéditif. Bonjour, merci, au revoir.

1h10, rappel compris, pour un groupe qui a presque dix albums à son actif, je vous épargne les noms d’oiseaux mais nom d’un bigorneau, si c’est pas de l’abus je m’appelle Marie-Yvonne !
Sans parler du son au bord de la saturation… ‘Saturation’, une marque déposée Zénith de Paris… Un bon technicien aurait pu arranger ça… inconnu au bataillon. Ah oui on l’entend la basse ! Mais un peu trop… Doublée de la guitare de Noodles saturée elle aussi, le tout donne un sentiment d’étouffement.

Pourtant, le concert avait le potentiel du Concert Parfait.
Le show a été très bon. Pour leur âge, ces punk rockeurs savent encore comment électriser un public. Ils ne leur parlent pratiquement pas : l’échange est spirituel. The Offspring, groupe réceptif, aspire l’énergie du Zénith et le lui renvoie avec tout le talent d’un groupe qui sait ce qu’il fait.
Les chansons durent aussi longtemps que les versions studio. Pas plus, pas moins. Mais elles sont maîtrisées, autant par les musiciens que par le chanteur dont la voix, parfois fausse, tient malgré tout la route.
Aucun décor, l’effort visuel est léger. A base de jaune, les lumières reprennent la marque de fabrique The Offspring, et c’est suffisant. Le groupe ne fait pas dans le too much… et côtoie dangereusement la limite du pas assez. On saluera tout de même les (rares mais bonnes) interludes solo du batteur, le temps que Dexter se réhydrate.

Court, trop court. Le concert n’a pas tenu toutes ses promesses.
Même si les promesses n’engagent que le temps de la promesse… avec du recul, le potentiel gâché voire bâclé de ce live me met mal à l’aise. Parce qu’après autant de critiques, comment assumer d’avoir malgré tout passé un vrai bon moment ?
C’est ça The Offspring. Partisans du moindre effort. Mais une musique au potentiel inné à remuer les foules les plus sceptiques.

1. All I Want
2. You’re Gonna Go Far, Kid
3. November Song (la fameuse nouvelle chanson)
4. Come Out and Play (Keep ‘Em Separated)
5. Have You Ever
6. Staring at the Sun
7. Stuff Is Messed Up
8. Bad Habit
9. What Happened To You?
10. Hit That
11. Kristy, Are You Doing Okay?
12. Why Don’t You Get a Job?
13. Americana
14. Gone Away
15. Pretty Fly (for a White Guy)
16. (Can’t Get My) Head Around You
17. The Kids Aren’t Alright
Rappel :
18. Hammerhead
19. Want You Bad
20. Self Esteem


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