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En Israël aussi, « Le peuple exige la justice sociale »

Publié le 04 septembre 2011 par Mister Gdec

  En Israël aussi, « Le peuple exige la justice sociale »Plus de photos sur la révolte des tentes ici

« Toute une génération veut un avenir »

« On nous a dit que le mouvement marquait le pas. Ce soir, nous avons démontré le contraire« , a proclamé à la tribune l’une des figures du mouvement, Itzik Shmuli, secrétaire général de l’union des étudiants israéliens. (source). La réalité ne peut que lui donner raison, alors que le mouvement de contestation en Israël atteint un nouveau record après six semaines de manifestations : 400.000 Israéliens ont en effet déferlé hier dans le centre de Tel Aviv et dans une quinzaine de localités pour dénoncer le coût de la vie. Cette mobilisation est la plus importante dans l’histoire d’Israël sur une thématique sociale.

Regroupant une quarantaine d’organisations, la « révolte des tentes » comme on la nomme là-bas dénonce la politique de privatisations à outrance menée par les différents gouvernements qui se sont succédés en Israël depuis plusieurs décennies, ainsi que la dégradation du service public.  Ce mouvement a pour particularité de dépasser tous les clivages habituels entre religieux et non religieux, droite et gauche, musulmans et juifs. Comme dans toutes les révoltes d’indignés à travers le monde, il refuse les récupérations politiques.

« Les jeunes se plaignent de faire l’armée, de se sacrifier pour l’Etat et de ne rien recevoir en retour », déplore Florence Heymann, historienne au Centre de recherche français de Jérusalem. (source)

Le fait que ces indignados d’Israël soient si massivement présents sur la place de l’État (l’une des principales places de Tel-Aviv) représente vraiment tout un symbole. Là où d’autres, en Europe, font table rase du passé et vouent un véritable culte au marché libre et non faussé, en détricotant tous les acquis sociaux et en réduisant l’État à sa portion congrue, ces israéliens réclament l’instauration d’un véritable état providence… La seule solution qui pourrait constituer à leurs yeux un garde-fous contre la brutalité de l’économie non régulée. Ils demandent une protection contre la cherté de la vie, qui ne permet plus même aux classes moyennes d’avoir une vie digne. Alors, les plus modestes, c’est dire… Là-bas aussi, ravages du capitalisme prédateur.

 Là-bas aussi, la part du logement dans les dépenses quotidiennes devient indécente, tant la flambée des prix de l’immobilier les saignent à blanc. Manque de logements à bas prix. De plus, certains secteurs comme l’agriculture et l’agro-alimentaire, par exemple, qui étaient auparavant subventionnés, ne le sont plus, ou beaucoup moins. Cela a entraîné une importante hausse des prix à la consommation qui explique également en partie cette révolte.

 Face à cette révolte, Benjamin Netanyahu a créé une commission d’experts pour examiner un train de réformes. Mais les protestataires le soupçonnent de ne pas vouloir remettre en cause son credo ultra-libéral et de miser sur un essoufflement de la contestation. Malheureusement (pour lui), ce point d’orgue des mobilisations lui donne tort.

A force d’être centrés de manière obsessionnelle sur le conflit israelo-palestinien, les gouvernements successifs ont négligé pendant vingt ans la question sociale et oublié les attentes fondamentales de leur peuple… Le gouvernement actuel, composé d’une alliance entre droite, extrême-droite et partis religieux s’en trouvera donc très certainement affaibli pour avoir omis certaines priorités vitales. La guerre n’en est pas une. Il fallait que ce soit dit, et écrit.

(plus de détails sur le contenu et le parcours de la manifestation ici (article en anglais)


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