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Le Grimoire

Publié le 07 septembre 2011 par Berthner

Le Grimoire

Si le retour d’Ulysse dura 10 ans, en France un quinquennat comme son nom l’indique ne dure que la moitié du périple et à l’arrivée le citoyen peut se demander s’il est « heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage ».Le GrimoireChacun jugera et remplira sa petite feuille d’appréciation sous la forme d’un bulletin de vote qu’il glissera dans l’urne pour un autre voyage de cinq ans. D’ailleurs qu’ils en profitent ce n’est que par intervalle de mandat présidentiel qu’on leur demande de se prononcer non pas sur l’âge, mais sur le nom du capitaine. Même si le Grand Charles avait prévu le référendum, on ne peut pas dire que ses successeurs l’aient beaucoup utilisé comme instrument de navigation, à ce dernier il préfère les sondages qui depuis quelques années ont perdu le Nord. Mais il est vrai qu’un Référendum ne veut plus dire grand-chose, sauf en Suisse, car depuis quelque temps, quand vous dites non, ce n’est pas grave, on n’en tient pas compte ou l’on vous fait revoter après vous avoir expliqué en long, large, et travers que vous vous êtes égarés, que vous n’avez pas pris le bon bulletin que vous ne savez pas ce que vous avez fait. L’infantilisation de l’électeur captif du paternalisme politique.Le GrimoireMais les politiques ont raison, c’est que c’est dangereux un référendum, de Gaulle démissionna, Maastricht fut ratifié de justesse (quelle bourde ! Moi j’étais d’accord avec Seguin) et quand on voit le résultat aujourd’hui, une règle d’or avant l’heure que personne ne respecte à part l’Allemagne, mais que tout le monde veut avoir. À croire que c’est la panacée et que de l’avoir inscrit dans la Constitution suffira à supprimer tous les déficits. Peut être, mais les Latins ne sont pas les Germains, et la discipline Teutonne c’est autre chose. Deux guerres perdues, un pays divisé pendant plus de 40 ans et une réunification réussie malgré un coût économique important, et en plus c’est elle le leader européen. Chapeau bas !En fait rien que le nom, « règle d’or ». Nom, évocateur, conjuguant à la fois les mystères et les richesses de civilisations depuis longtemps disparues. Que sais-je ? Peut-être la pierre philosophale. Au-delà des évocations mystiques, il nous renvoie à Phidias, aux bâtisseurs de cathédrales, à l’homme de Vitruve, à 1,61803399 le nombre d’or. Cette évocation permettra-t-elle d’atteindre l’harmonie budgétaire ? Pour le moment, la règle d’or fait plutôt penser à un conte de fées, même si l’on ne peut qu’en approuver le principe. Mais, l’inscrire dans la Constitution ne suffit pas. Maastricht est un traité international, supérieur dans la hiérarchie des normes à celle-ci. Et malgré les révisions constitutionnelles qui ont dû être faites on n’ y a pas inscrit les limites des déficits, par contre aujourd’hui on veut y inscrire une règle d’or. 


En résumé sans action responsable on transformera la Constitution de la Ve République (n’en déplaise à Arnaud, qui veut déjà la VIe) en « Petit Albert », un grimoire !Le Grimoire

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