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Feministude

Publié le 10 septembre 2011 par Lonewolf

Sur ses talons aiguille elle semble dominer
Les passants qui l’entourent et viennent la croiser
Ses jambes galbées sont mises dans un écrin de noir
Et sa démarche sûre résonne quand tombe le soir
Elle traverse la ville, faisant fi des regards
Combien de fois déjà elle a piqué un fard
Quand elle se fait siffler ou bien même accoster
Par des hommes sans gêne qui cherchent à la toucher

Ses jupes sont étroites, mais jamais échancrées
Ses mains parfois se trouvent élégamment gantées
Elle est comme l’archétype de la féminité
Et pour certains elle est une proie désignée
Combien de fois déjà dans les rues silencieuses
Pour défendre son corps de menaces sérieuses
S’est elle sentie forcée de mettre en pratique
Ses talents pour que cesse tentatives impudiques

Un sifflet dans son dos, elle ne se retourne pas
Tant de fois on l’insulte, l’attire vers le bas
Elle marche le dos droit, et la tête levée
Fière de son corps exquis et finement ondulé
Que lui reproche-t-on d’être simplement femme
Est ce bien reprochable? Non et c’est là le drame
Mais le monde a changé, et les instincts primaires
Semblent être chaque jour un peu moins secondaires

Elle pense à toutes ces femmes ne sachant se défendre
Ces hommes odieux à qui elle voudrait monnaie rendre
Des années de combats depuis quelques années
Se sont envolés comme si partis en fumée
On avait oublié que les femmes sont des hommes
Qu’il faudrait les traiter de préférence comme
Cesser de les réduire à des objets plaisirs
Reconnaitre plutôt tous leurs moindres désirs

Souriant elle arrive au pied de son chez elle
Imaginant qu’il faille pour créer l’étincelle
Faire vivre à tous ces hommes quelques jours dans la peau
D’une femme et subir des autres mâles les assauts
Peut être comprendraient ils combien c’est douloureux
De se sentir morceau de chair pour des vicieux
Puis refermant la porte elle quitte ses talons
Retire ses vêtements pour aller au salon

Indécente tenue pour s’asseoir dans la nuit
Elle sent que son désir comme un phare qui luit
Habite tout son corps elle aime les séduire
Ces hommes si prévisibles qu’on peut bien les conduire
Par quelques artifices à se faire guider
Avec subtilité, par le bout de leur nez
Souriant elle promène ses mains sur ses dessous
Aucun homme ce soir, c’est elle seule qui joue

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