Magazine Côté Femmes

On se tire une balle dans le pied?

Par Lisbeth_hugen

La semaine dernière, Luc Chatel (notre cher ministre de l'éduction) a réfuté avec force le fait qu'il y ait trop de femmes dans l'enseignement. Il répondait à un article du Figaro qui tendait à mettre en exergue que l'école ne faisait pas office d'autorité avec tant de femmes dans son giron (vive les stéréotypes) et que comme les femmes enseignent et que les mères font faire les devoirs, il n'y a pas assez de référents masculins dans l'éducation (les pères peuvent aussi faire faire les devoirs il me semble, mais bref!)

Je ne me lancerai pas dans l'analyse d'une société qui génère que les femmes préfèrent l'enseignement ou les métiers du social (pendant que les hommes font ingénieurs) bien qu'il y ait de nombreuses choses à dire à ce sujet! Mais je reviendrai sur un commentaire qui m'a profondément choquée. Une femme expliquait que s'il n'y a pas assez d'hommes enseignants, cela s'explique notamment par le fait que le métier ne paie pas assez et que donc, en épousant cette profession, les hommes ne peuvent pas faire bouillir la marmite!

Alors voilà où on en est en 2011! Une femme explique doctement que les hommes sont toujours là pour faire vivre l'ensemble de la famille et que donc 1. les métiers féminisés peuvent être mal payés, ce n'est pas grave puisqu'il y a forcément un homme pour subvenir aux besoins d'une femme 2. une femme ne peut pas bien gagner sa vie (en même temps cela ne sert à rien) et reste encore soumise au régime du patriarcat 3. un homme ne choisit pas un métier par passion ou envie mais pour son côté uniquement rémunérateur (il doit assurer, lui!) 4. les célibataires et les lesbiennes sont condamnées à vivre dans la pauvreté et le besoin puisqu'elles n'ont aucun homme pour les aider. Il y a bien évidemment des questions à se poser mais il me semble que partir du principe "métiers mal rémunérés = métiers pour les femmes", ce n'est pas prendre le problème dans le bon sens et cela ne va pas dans la direction de la parité.

Dimanche 4 septembre, à 16h sur France Inter, Elisabeth Badinter soulignait qu'il ne faut pas oublier de dire aux petites-filles à quel point il est important de pouvoir rester indépendantes... Et quand j'entends ce type de propos horrifiant, je ne peux que relayer ce message avec force et conviction : bien que l'amour soit beau et épanouissant, l'indépendance reste la clé d'une vie équilibrée et choisie! L'égalité homme-femme doit rester un objectif démocratique!


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