Souvent Mourad varie, bien fol qui s'y fie.

On avait relevé son esprit quasi-chevaleresque après la désignation de Philippe Saint-André au poste de sélectionneur national pour apprendre, quelques jours après, que Mourad Boudjellal partait en croisade contre son entraîneur, suspecté de n'avoir plus la tête au RCT.

On avait approuvé la position du président de Toulon qui s'émouvait de la légèreté avec laquelle le dossier FACEM avait été géré par les dirigeants du Stade Français, en particulier Bernard Laporte, chevalier blanc à l'efficacité très relative. Le même Bernard Laporte avait ensuite été vertement critiqué par le même Mourad Boudjellal pour n'avoir pas accepté de laisser partir Mathieu Bastareaud du Stade Français, alors que ce dernier avait manifesté sa volonté de rejoindre la Rade.

Aujourd'hui, la nouvelle de l'arrivée de Bernard Laporte comme manager du club Varois en remplacement de PSA résonne comme la parfaite illustration du mode de fonctionnement du président du RCT. Pour Mourad Boudjellal, la vérité du jour n'est pas celle du lendemain, qui elle-même peut éventuellement être celle de l'avant-veille.

Il faut se faire une raison. Comme les promesses politiques qui n'engagent que ceux qui les reçoivent, les affirmations du président de Toulon sont à considérer avec la circonspection d'un arbitre Anglais face à une première ligne tricolore.

On est assez curieux de voir comment Mourad Boudjellal et Bernad Laporte, deux caractèr(i)e(l)s, feront pour s'entendre. On gage que le président demandera à son manager de ne s'occuper que du sportif et d'éviter de répondre aux courriels Nigérians lui proposant une participation au capital du RCT moyennant paiement d'une avance.

Comme on aimerait assez assister aux retrouvaille du bouillant ex-secrétaire d'Etat avec Mathieu Bastareaud, parti du Stade Français aussi marqué par ses échanges avec Bernard Laporte que par une table de chevet néo-zélandaise.

Force est cependant de reconnaître que les capacités de meneur d'hommes de l'ancien sélectionneur national ne sont plus à démontrer. Elle lui permettront peut-être de trouver la clé qui remontera la belle mécanique Toulonnaise et lui fera changer de statut. Car il est assez compréhensible que le président du club souhaite accéder au graal Brennusien après avoir mis des moyens financiers dans une équipe qui reste encore trop irrégulière actuellemet pour espérer toucher du bois à brève échéance.