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La dégringolade de la Société Générale continue

Publié le 12 septembre 2011 par Copeau @Contrepoints

Alors que nous posions la question, il y a un mois, de la possible faillite de la Société Générale (SocGen), la banque française a annoncé ce matin un plan d’économies et souligné que son exposition aux dettes souveraines des pays fragiles de la zone euro était tout à fait gérable. La Société Générale tente ainsi d’enrayer la chute de son cours de Bourse. Sans succès à ce stade.

Silencieuse durant l’été, la Société Générale a tenté de reprendre la main lundi 12 septembre pour enrayer la chute de son titre. Mais le plan d’économies, les indications données en matière de liquidité ou d’exposition à la dette souveraine des pays les plus fragiles de la zone euro… ne semblent pas suffire aux investisseurs. Le titre chute encore de 8,4 % aujourd’hui, après une baisse de 21,3 % la semaine dernière et de plus de 50 % par rapport à début août. En séance, le titre a touché un plus bas de 15,22 euros, son plus bas depuis août 1991.

Face aux inquiétudes liées à la situation d’endettement des pays de la zone euro, et aux suspicions déjà anciennes qui pèsent sur la banque, la Générale s’attache d’abord à rassurer sur son exposition.

La banque précise qu’au 9 septembre, son exposition (en « banking book ») sur les cinq pays malmenés par les marchés (Grèce, Irlande, Espagne, Portugal et Italie) ne dépassait pas 4,3 milliards d’euros (dont 1,1 milliard pour la Grèce), soit un poids relatif moindre que pour ses grands concurrents. Cette exposition « représente moins de 1 % de la taille du bilan consolidé du groupe », ajoute l’établissement. Cette exposition, dont la valeur de marché est inférieure de 400 millions d’euros à sa valeur comptable, n’est « pas un sujet » pour la banque.

Parallèlement, la Société Générale veut mettre fin aux inquiétudes excessives en matière de liquidités. La banque a ainsi indiqué avoir bouclé son programme de financement à long terme pour 2011, qui portait sur 26 milliards d’euros, à des taux «compétitifs». Pour 2012, elle ajoute que la réduction de la taille du bilan contribuera à limiter les besoins de financement.

Tout en réaffirmant la solidité de son modèle de banque universelle, l’établissement prend des mesures pour s’adapter à un environnement économique incertain dans un « contexte de politiques budgétaires contraintes ». Le plan « Ambition 2015 » est ainsi ajusté. En particulier, le groupe entend réduire de 5 % la base de coûts de SG CIB (Corporate Investment Banking) et libérer 4 milliards d’euros de capital, soit 100 points de base de ratio core Tier 1, via des cessions d’actifs.

Mais le message rassurant de la Société Générale ne semble guère entendu. Les rumeurs de dégradation de la note de trois banques françaises par l’agence Moody’s nourrissent les inquiétudes même si c’était attendu après la mise sous surveillance décidée par l’agence mi-juin. «C’est un événement qui était largement dans le marché», a réagi le PDG Frédéric Oudéa, sans confirmer pour autant l’information. Il a souligné qu’un abaissement de deux crans «ferait revenir le rating (la note) de Moody’s au même niveau que les autres agences», Fitch et Standard and Poor’s.

Dans la foulée, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a assuré que « les banques  françaises n’ont ni souci de liquidité (financement), ni problème de solvabilité ». « Quel que soit le scénario grec (…), les banques françaises ont les  moyens d’y faire face », a-t-il ajouté. Quant à la BNP, il a insisté sur le fait qu’en cas d’abaissement de sa  note, il figurerait toujours parmi les banques les mieux notées au monde.

Les banques françaises peuvent « faire face » à tout « scénario grec » et n’ont pas de problèmes de liquidités ou de solvabilité, a déclaré lundi à Paris le ministre de l’Economie, François Baroin.


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